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Le Livre, tome II, p. 340-356

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 340.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 340 [356]. Source : Internet Archive.

« Vous ne manquez jamais, Lupercus, à chaque rencontre, de me dire : « Voulez-vous que je vous envoie mon esclave, et voulez-vous lui confier votre petit volume d’Épigrammes, que je vous renverrai dès que je l’aurai lu ? » Il est inutile, Lupercus, que vous donniez cette peine à votre esclave. La route est longue de chez vous au Poirier ; de plus je loge au troisième étage, et les étages sont très hauts. Ce que vous demandez, vous n’avez pas à le chercher si loin. Vous êtes un habitué de l’Argi­lète[340.1] : or, près du forum de César se trouve une boutique, dont la devanture est toute couverte de titres d’ouvrages, de sorte qu’on y lit d’un coup d’œil les noms de tous les poètes. Là, vous me demanderez, en vous adressant à Atrectus ; c’est le nom du marchand. Du premier ou du second casier il tirera un Martial bien poli et orné de pourpre, qu’il vous vendra cinq deniers. — « C’est trop cher, » dites-vous. — Vous avez raison, Lupercus[340.2]. »

Nous avons vu Bayle (1647-1706) tout à l’heure[340.3] maugréer contre certaine emprunteuse qui lisait

[II.356.340]
  1.  L’Argilète, comme nous l’avons dit (t. I, pp. 24-26), était le quartier de Rome habité de préférence par les libraires.  ↩
    •  Occurris quoties, Luperce, nobis,
      Vis mittam puerum, subinde dicis,
      Cui tradas Epigrammaton libellum,
      Etc.

     (Martial, Épigrammes, livre I, 118, trad. Nisard, p. 359. — Cf. aussi livre IV, 72, p. 401.  ↩

  2.  Page 336, note 1.  ↩

Le Livre, tome II, p. 339-355

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 339.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 339 [355]. Source : Internet Archive.

« Il est rare que le bouquin vagabond ne revienne pas légèrement détérioré, comme un écolier qui aurait fait des fredaines ; ce ne sont quelquefois que taches insignifiantes, que feuillets froissés ; mais aussi, plus souvent, le pauvre volume porte des stigmates indélébiles ; sa reliure est meurtrie, ses pages sont déchirées, et ses gardes n’ont su le défendre des plus vilaines atteintes….

« Souvenons-nous de cette anecdote gasconne de deux amis couchés dans la même chambre :

« Pierre, dors-tu ? dit l’un à son camarade.

— Pourquoi ? répond ce dernier.

— C’est que, si tu ne dormais pas, je t’emprunterais un louis.

— Alors… je dors. »

« Adoncques, dormons toujours ; soyons sourds à la voix attendrie et suppliante des emprunteurs ; gardons nos livres en avares, en égoïstes, si l’on veut, quelque pénible que le refus nous soit. Gardons précieusement nos livres, ne les prêtons pas ; c’est le plus sûr moyen de conserver la tranquillité intérieure, la paix de conscience, le bonheur sans nuage, l’ivresse paradisiaque de nos voluptés bouquinières. »

Elle remonte loin, du reste, cette méfiance et cette aversion qu’inspire tout emprunteur ou quémandeur de livres. Martial (43-104) nous en fournit la preuve, entre autres, dans une de ses épigrammes :

Le Livre, tome II, p. 122-138

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 122.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 122 [138]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 123.
Pour suite de texte et de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 123 [139]. Source : Internet Archive.

Poètes dramatiques

Poètes lyriques, bucoliques, didactiques, etc.

[II.138.122]
  1.  Crébillon pourrait être supprimé sans inconvénient.  ↩
  2.  On pourrait encore supprimer sans crainte, dans cette bibliothèque « de choix », Clotilde de Surville, Mme Des Houlières, Gresset, Delille, Thompson (plus généralement Thomson), et même J.-B. Rousseau, tous aujourd’hui bien déchus de leur ancienne gloire.  ↩

Le Livre, tome I, p. 296-320

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 296.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 296 [320]. Source : Internet Archive.

Le Livre, tome I, p. 074-098

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 74.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 74 [098]. Source : Internet Archive.

espèces d’encres rouges. La plus estimée, chez les Latins, était le minium, qui a été longtemps regardé comme une couleur sacrée. On en peignait le corps des triomphateurs et la figure de Jupiter aux jours de fête[074.1]. Aujourd’hui le nom de minium s’applique à l’oxyde rouge de plomb. Mais on pense que « celui des anciens n’était pas différent du sulfure de mercure, qu’on appelle encore cinabre, et vermillon quand il est en poudre. On le nommait aussi coccum[074.2]. La rubrique, rubrica, espèce de sanguine ou d’ocre brûlée, était d’un rouge moins éclatant et plus sévère que le minium. On l’employait pour écrire les titres des lois ; de là, chez les anciens eux-mêmes, une synonymie bien constatée entre les mots rubrica et titulus, lex ou formula. De là l’épithète de rubræ, rouges, donnée par Juvénal aux lois anciennes[074.3]…. »

En général, l’encre noire ordinaire des anciens pouvait assez facilement s’effacer, quand elle était fraîche, avec une éponge et de l’eau ; lorsqu’elle était sèche, il fallait faire usage du grattoir.

« Comme la matière première pour écrire était, dans l’antiquité, beaucoup plus rare que ne l’est le papier de nos jours, il arrivait souvent qu’on lavait et qu’on grattait un parchemin portant de l’écri-

[I.098.074]
  1.  Cf. Pline l’Ancien, XXXIII, 36.  ↩
  2.  Cf. Martial, III, 2, vers 11.  ↩
  3.  Géraud, op. cit., p. 51.  ↩

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