Le Livre, tome III, p. 001-015

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 1.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 1 [015]. Source : Internet Archive.

Fabrication

I. Le Papier

Importance du papier : élément essentiel du livre. Tirages à part effectués pour les bibliophiles. — Historique : papyrus, parchemin, papier de chiffon et de coton. Introduction du papier en Europe. Ce que coûtaient autrefois le papier et le parchemin. Production et consommation actuelles du papier ; ses emplois divers. — Les succédanés du chiffon. — Fabrication du papier : papiers à la forme, papier à la mécanique. Pâte de bois mécanique, chimique. — Charge. — Collage ou encollage du papier ; collage animal, végétal. — Papier collé, non collé, demi-collé. Papier buvard, brouillard. — Papiers de couleur. — Glaçage et satinage ; foulage. — Filigrane au laminoir. Papier quadrillé. — Papier couché. — Inconvénients et dangers des papiers trop glacés ou trop blancs. Papiers teintés, azurés, verts, bulle, etc. ; la meilleure teinte pour les yeux. Dangers des papiers roses, des papiers à fond rouge : « Ménagez vos yeux ». — Main, rame, bobine. Prix approximatif des papiers actuels. Tableau des principales sortes de papiers, avec leurs dimensions et usages. — Papiers de luxe : vergé, hollande, whatman, vélin, chine, japon, simili-japon ; nombreux usages du papier chez les Japonais. — Papiers divers ; papier de ramie ; papier d’alfa ; papier indien d’Oxford : livres microscopiques ; papier léger ; papier-parchemin ou faux parchemin ; papier serpente, pelure, joseph, végétal ou à calquer ; papier-porcelaine ; papier bulle. — Carton, bristol. — Mauvaise qualité de la plupart des papiers modernes. Décoloration et désagrégation. Examen et contrôle des papiers. Moyens proposés pour l’amélioration des papiers d’imprimerie.

Le papier est l’élément essentiel et fondamental du livre. De même qu’un homme doué d’une solide

Le Livre, tome III, p. 002-016

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 2.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 2 [016]. Source : Internet Archive.

constitution, ayant « un bon fond », résistera mieux qu’un être chétif et débile aux assauts de la maladie et retardera d’autant l’inévitable triomphe de la mort, de même un livre imprimé sur papier de qualité irréprochable bravera, bien mieux qu’un volume tiré sur mauvais papier, les injures du temps et les incessantes menaces de destruction.

Aussi les bibliophiles ont-ils toujours attaché une importance capitale à la qualité du papier des ouvrages destinés à leurs collections. Les splendides reliures de Jean Grolier n’abritaient que des exemplaires de choix, des « exemplaires en papier fin et en grand papier, que les imprimeurs tiraient exprès pour lui[002.1] ». « MM. de Thou » (notamment le célèbre historien Jacques-Auguste de Thou), « qui ont été si longtemps chez nous la gloire et l’ornement des belles-lettres, dit Vigneul-Marville[002.2], n’avaient pas seulement la noble passion de remplir leurs bibliothèques d’excellents livres, qu’ils faisaient rechercher par toute l’Europe ; ils étaient encore très curieux que ces livres fussent parfaitement bien conditionnés. Quand il s’imprimait en France, et même dans les pays étrangers, quelque bon livre, ils en faisaient tirer deux ou trois exemplaires pour eux, sur de beau et grand papier qu’ils faisaient faire

[III.016.002]
  1.  P. L. Jacob (Paul Lacroix), Mélanges bibliographiques, page 5.  ↩
  2.  Mélanges d’histoire et de littérature, t. I, pp. 26-27. (Paris, Prudhomme, 1725 ; 5 vol. in-12.)  ↩

Le Livre, tome III, p. 003-017

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 3.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 3 [017]. Source : Internet Archive.

exprès, ou achetaient plusieurs exemplaires, dont ils choisissaient les plus belles feuilles, et en composaient un volume, le plus parfait qu’il était possible. »

Jules Janin, le duc d’Aumale et bien d’autres bibliophiles d’élite ont plus d’une fois suivi l’exemple des de Thou[003.1].

La reliure à part, c’est de la qualité du papier que dépend presque toujours le prix de vente d’un ouvrage non épuisé, non d’occasion, qui se trouve en librairie, comme on dit, et figure dans le catalogue d’un éditeur. Prenons, par exemple, la collection Jannet-Picard, portée sur le Catalogue de la librairie Flammarion, année 1896[003.2], et qui comprend les œuvres de Molière, de Rabelais, Villon, Régnier, Marot, etc. Le volume broché, papier ordinaire, de cette collection, coûte 1 franc ; le volume broché, papier vergé, 2 francs ; papier whatman, 4 francs ; papier de Chine, 15 francs.

De même pour la « Nouvelle Bibliothèque classique », fondée par l’éditeur Jouaust, et annoncée dans le même Catalogue de la librairie Flamma­rion[003.3] : un volume de cette collection sur papier ordinaire in-16 elzevierien est coté 3 francs ; sur papier de Hollande, 5 francs ; sur papier de Chine

[III.017-003]
  1.  Cf. Jules Richard, l’Art de former une bibliothèque, p. 30.  ↩
  2.  Page 13.  ↩
  3.  Page 37.  ↩

Le Livre, tome III, p. 004-018

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 4.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 4 [018]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 5.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 5 [019]. Source : Internet Archive.

ou whatman, 10 francs ; sur grand papier (c’est-à-dire papier à grandes marges), chine ou whatman, 30 francs.

L’édition des œuvres complètes d’Alfred de Musset (10 volumes format petit in-12) publiée par l’éditeur Lemerre est de même tarifée[004.1] ; le volume sur papier vélin, 6 francs ; sur hollande, 25 francs ; sur chine et sur whatman, 50 francs ; sur japon, 75 francs.

Le papier, qui tire son nom du mot latin papyrus, roseau jadis très abondant en Égypte[004.2], et dont l’écorce, aisément détachée en larges et légères bandelettes, recevait l’écriture des anciens scribes, est d’origine très lointaine et très incer­taines[004.3]. C’est ce

[III.018.004]
  1.  Catalogue de la librairie Alphonse Lemerre, 1899, pp. 20-21.  ↩
  2.  Chose étrange, le papyrus, cette plante si utile et si employée, a fini, « de nos jours, par disparaître à peu près entièrement de l’Égypte ». (Louis Figuier, les Merveilles de la science, t. II, l’Industrie du papier, p. 155 ; Paris, Furne-Jouvet, s. d. [1873-1876]. — J’aurai fréquemment recours à cette monographie illustrée du papier, de son histoire et de ses procédés de fabrication, qui est très documentée et bien présentée ; malheureusement, elle date de trente ans, et la fabrication du papier, durant ce laps de temps, s’est sensiblement modifiée.)  ↩
  3.  Sur le papyrus et la fabrication du papier chez les anciens, voir notre tome I, pages 46 et suiv. Rappelons que la plante dite papyrus par les Égyptiens et par les Romains se nommait en grec πάπυρος, et aussi ϐίϐλος ; que ce dernier mot, qui désignait plus particulièrement l’écorce du papyrus, a, par extension, signifié papier, livre ; et que notre mot livre vient du latin liber, qui avait d’abord le sens d’écorce, partie de l’écorce des arbres (le liber), puis spécialement écorce du papyrus, et de là enfin livre, comme volumen. Cf. H. Géraud, Essai sur les livres dans l’antiquité, pp. 24, 74 et s. ; — Gabriel Peignot, Essaisur ta reliure des livres, pp. 23-24 : « … Comme cette écorce se nommait liber chez les Latins… Liber dicitur interior corticis pars quæ ligno cohæret, on a, par la suite, donné le nom de livre à toutes sortes d’écrits composés de plusieurs feuilles réunies en un volume » ; — Daremberg, Saglio et Pottier. Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, art. Liber et Membrana, très bons articles de M. Georges Lafaye ; — etc.  ↩

Le Livre, tome III, p. 005-019

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 5.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 5 [019]. Source : Internet Archive.

qui a permis de dire que le papier semble « nous avoir été transmis par un don spécial de Dieu[005.1] ». Il a cela de particulier et d’admirable qu’étant le produit de substances presque sans valeur et souvent de matières de rebut[005.2], le résultat d’une trituration de loques et de chiffons, une fois façonné et imprimé, devenu livre ou journal, il acquiert une puissance

[III.019.005]
  1.  « La chose la plus nécessaire aux estudiants est le papier, qu’on peut dire nous avoir été transmis par un don spécial de Dieu. » (L’avocat Montholon, au nom du recteur de l’Université de Paris, Registres du Parlement, 17 janvier 1564, ap. Ambroise Firmin-Didot, Essai sur la typographie, col. 730-731.) Comme nous le verrons plus loin (p. 125), notre roi Louis XII usait de la même hyperbole en parlant de l’imprimerie, d’origine « plus divine qu’humaine », elle aussi.  ↩
  2.  « … Personne n’ignore que chose plus abjecte, vile et contemptible, ne peut estre que la matière dont se fait le papier. Tellement qu’à dire le vray, il n’y a rien que la manufacture de l’ouvrier, laquelle est d’autant plus louable et recommandable, comme c’est une industrie très grande, et d’une si vile et contemptible matière, et quasi ex nihilo, faire une chose si utile, si nécessaire et si commode pour tous. » (L’avocat Montholon. ap. id., op. cit., col. 732.)  ↩

Le Livre, tome III, p. 006-020

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 6.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 6 [020]. Source : Internet Archive.

sans pareille, une sorte de souveraineté universelle. Il modifie nos idées et nos croyances, transforme nos mœurs et nos lois, renverse ou restaure les États, décide de la paix et de la guerre : il gouverne le monde, pour ainsi dire ; et il s’est tant multiplié de nos jours, on en fait une si grande et si envahissante consommation, que cette particularité est devenue une caractéristique de notre époque, qu’on a surnommé notre âge « l’âge du papier ».

Le papyrus subsista « jusque dans les premiers siècles de notre ère[006.1] », et même jusqu’au xie siè­cle[006.2]. Il était d’un prix très élevé, coûtait, — rapporte M. G. d’Avenel, dans une étude très soignée et très intéres­sante[006.3], à laquelle je me référerai souvent, — « cinq cents fois plus, a-t-on dit, que notre papier actuel[006.4], et, pour ce motif même, il avait à soutenir la concurrence des tablettes de cire et des peaux de mouton [par­chemin][006.5] savamment préparées. Ces

[III.020.006]
  1.  Le vicomte G. d’Avenel, le Mécanisme de la vie moderne, 2e série, le Papier, p. 2. (Paris, Armand Colin, 1900.)  ↩
  2.  Cf. Louis Figuier, op. cit., p. 176 ; et Albert Maire, Matériaux sur lesquels on écrivait dans l’antiquité : Revue scientifique, 20 août 1904, p. 236.  ↩
  3.  L’étude ci-dessus indiquée, pages 1-67 de la 2e série du Mécanisme de la vie moderne ↩
  4.  « Le papier, quelle que fût sa qualité, fut toujours à Rome d’un grand prix. Une simple feuille avait la valeur de 4 ou 5 francs de notre monnaie. » (Louis Figuier, op. cit., p. 162.)  ↩
  5.  Sur le parchemin chez les anciens, et sur les tablettes de cire (tabellæ ceræ), voir notre tome I, pages 60 et suiv.  ↩

Le Livre, tome III, p. 007-021

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 7.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 7 [021]. Source : Internet Archive.

dernières finirent par remporter tout à fait. Il y avait des centaines d’années qu’en France on écrivait exclusivement sur du parchemin, lorsque, vers le règne de saint Louis, apparut le papier de chiffon[007.1]. »

Quant au parchemin, « il est possible que ce soit à Pergame qu’il ait été amélioré, qu’on l’y fabriquait et qu’on en faisait le commerce, puisque ce produit en a tiré son nom. On croit qu’il était connu quinze siècles avant l’ère actuelle. Les peaux de chèvre, de mouton et d’âne étaient utilisées pour sa préparation, qui était à peu près identique à celle de nos jours[007.2]. Les premiers parchemins étaient si défectueux qu’on ne s’en servait que pour envelopper les livres en papyrus et les tablettes, et pour faire des étiquettes. Ce n’est que vers le ve siècle avant notre ère que l’usage d’écrire sur parchemin fut couramment admis. A mesure que sa préparation devint meilleure, il se répandit de plus en plus. Dès le xie siècle, cette matière supplanta totalement le papyrus, devenu rare et mauvais. On sait que des ouvrages considérables, manuscrits et imprimés, sont faits sur parchemin ; jusqu’au xviiie siècle on s’en servait toujours pour les actes royaux et les transactions privées[007.3]. »

On semble à peu près d’accord pour reconnaître

[III.021.007]
  1.  G. d’Avenel, op. cit., p. 2.  ↩
  2.  Cf. Daremberg, Saglio et Pottier, op. cit., art. Membrana, par M. Georges Lafaye ↩
  3.  Albert Maire, loc. cit., p. 236.  ↩

Le Livre, tome III, p. 008-022

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 8.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 8 [022]. Source : Internet Archive.

que le papier, probablement inventé par les Chinois, a été introduit en Europe par les Arabes[008.1].

« La découverte, faite par Casiri, à la bibliothèque de l’Escurial, d’un manuscrit arabe sur papier de

[III.022.008]
  1.  « C’est à Saint-Philippe, autrefois Xativa [ou mieux Jativa], que la fabrication du papier fut introduite en Europe par les Arabes, dès leur arrivée en Espagne. » (Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 705.) « Cette ville de Xativa [Jativa, à 56 kilomètres au sud-ouest de Valence] fut rasée en 1707, après la bataille d’Almanza. Philippe V fit bâtir sur ses ruines une autre ville qu’on nomme à présent San Felipe [Saint-Philippe]. » (Voltaire, Siècle de Louis XIV, chap. xxiii, note : Œuvres complètes, t. II, p. 437 ; Paris, édit. du journal le Siècle, 1867.) « L’usage du papier de coton fut introduit très anciennement en Sicile par les Arabes. » (Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 670.) Seuls sans doute le papier de chiffon et le papier fait avec certaines plantes, comme le bambou, seraient originaires de Chine. « Il parait que ce fut à la Mecque, vers la fin du viiie siècle, que fut inventé le papier de coton, charta bombycina, cuttunea ou damascena : l’usage s’en répandit promptement en Orient et en Égypte. Au xiie siècle, Eustathe, dans son Commentaire sur l’Odyssée, dit que l’art de faire du papyrus n’était plus pratiqué. En France, Pierre le Vénérable, évêque de Cluny, dit, Dans son Traité contre les Suisses, en 1122 : « Les livres que nous lisons tous les jours sont faits de peau de mouton, de bouc ou de veau, de papyrus ou de papier de chiffon, ex rasuris veterum pannorum… ». En 1189, Raymond Guillaume, évêque de Lodève, donne à Raymond de Popian plein pouvoir de construire sur l’Hérault un ou plusieurs moulins à papier. Dès la fin du xiie siècle, le papier de chiffon devient de plus en plus commun. » (Id., op. cit., col. 729-730, note 4.) Rappelons que, dans son roman les Deux Poètes (Illusions perdues, t. I, pp. 113-118 ; Paris, Librairie nouvelle, 1857), à propos des entreprises et tentatives d’un de ses personnages, l’imprimeur David Séchard, Balzac a succinctement résumé l’histoire du papier.  ↩

Le Livre, tome III, p. 009-023

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 9.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 9 [023]. Source : Internet Archive.

coton remontant à l’an 1009, et, antérieur à tous ceux existant dans les bibliothèques de l’Europe, prouve que les Arabes furent les premiers à remplacer le parchemin par le papier, écrit le docteur Gustave Le Bon, dans son bel ouvrage sur la Civilisation des Arabes[009.1]. L’historique de cette invention est aujourd’hui, d’ailleurs, facile à restituer. De temps immémorial, les Chinois savaient fabriquer du papier avec des cocons de soie. Cette fabrication avait été introduite à Samarcande dès les premiers temps de l’hégire, et, quand les Arabes s’emparèrent de cette ville, ils y trouvèrent une fabrique installée. Mais cette découverte précieuse ne pouvait être utilisée en Europe, où la soie était à peu près inconnue, qu’à la condition de remplacer cette dernière par une autre substance. C’est ce que firent les Arabes en lui substituant le coton. L’examen de leurs anciens manuscrits montre qu’ils arrivèrent bientôt, dans cette fabrication, à une perfection qui n’a guère été dépassée.

« Il paraît démontré également que c’est aux Arabes qu’est due la découverte du papier de chiffon, dont la fabrication est fort difficile et qui exige des manipulations nombreuses. Cette opinion est fondée sur ce que l’emploi de ce papier est de beaucoup antérieur chez les Arabes à son usage chez les peuples chrétiens. Le plus ancien manu-

[III.023.009]
  1.  Pages 518-521.  ↩

Le Livre, tome III, p. 010-024

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 10.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 10 [024]. Source : Internet Archive.

scrit sur papier qui existe en Europe est une lettre de Joinville à saint Louis, écrite peu avant la mort de ce prince, arrivée en 1270, c’est-à-dire à une époque postérieure à sa première croisade en Égypte. Or, on possède des manuscrits arabes sur papier de chiffon antérieurs d’un siècle au document qui précède. Tel est notamment un traité de paix entre Alphonse II d’Aragon et Alphonse IV de Castille, portant la date de 1178, et conservé dans les archives de Barcelone. Il provenait de la célèbre fabrique arabe de papier de Xatiba [Jativa], dont le géographe Edrisi, qui écrivait dans la première moitié du xiie siècle, parle avec éloge.

« L’extension que prirent en Espagne, sous les Arabes, les bibliothèques publiques et privées, à peu près inconnues alors en Europe, les obligèrent à multiplier leurs fabriques de papier. Ils arrivèrent à employer, avec une grande perfection, du chanvre et du lin, alors très abondants dans les campagnes. »

M. G. d’Avenel écrit, de son côté, à propos de l’invention du papier de chiffon[010.1] :

« Il venait de Chine, ayant marché fort lentement, avec une vitesse moyenne de cent lieues par siècle peut-être. Les peuplades de l’Asie centrale, puis les Arabes, puis les Égyptiens, l’avaient de

[III.024.010]
  1.  Op. cit., p. 3. Cf. infra, pp. 55-56, notes, ce que disent Élisée Reclus et Louis Figuier sur les Chinois, « inventeurs du papier », et sur l’ « inventeur de génie » Tsaïloun.  ↩

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