pour les recueils de poésies, que nous imprimons à présent, au contraire, en volumes de menues et coquettes dimensions, en in-18 ou in-24[113.1].
Mais l’in-8 ne tarda pas à triompher, et il n’est pas de bibliographe de la première moitié du xixe siècle qui ne le prône et ne le recommande. L’érudit et consciencieux Gabriel Peignot notamment insiste maintes fois sur les mérites de l’in-8 :
« Nous citons de préférence les éditions in-8, écrit-il dans son Manuel du bibliophile[113.2], parce que ce format, tenant le milieu entre les plus grands et les plus petits, nous paraît le plus décent, le plus convenable, le plus propre à former une bibliothèque qui présente un aspect régulier ; d’ailleurs, l’in-8 est ordinairement imprimé en caractères assez forts pour ne point fatiguer les vues faibles. »
- Ludovic Lalanne, op. cit., p. 293. Sur l’influence des livres de petit format, des « livres portatifs » et à bon marché, bien supérieure à celle des coûteux in-folio, Voltaire écrit : « L’inquisition sur les livres est sévère : on me mande que les souscripteurs n’ont point encore le Dictionnaire encyclopédique…. Je voudrais bien savoir quel mal peut faire un livre qui coûte cent écus. Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution ; ce sont les petits livres portatifs à trente sous qui sont à craindre. Si l’Évangile avait coûté douze cents sesterces, jamais la religion chrétienne ne se serait établie. » (Voltaire, lettre à d’Alembert, 5 avril 1765 : Œuvres complètes, t. VI, p. 720 ; Paris, édit. Du journal le Siècle, 1869.) Cf. aussi P.-L. Courier, Pamphlet des pamphlets : Œuvres, pp. 237 et s. (Paris, Didot, 1865 ; in-18.) ↩
- Tome II, p. 130. ↩