Mot-clé : « Laboulaye (Charles) »

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Le Livre, tome III, p. 058-072

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 58.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 58 [072]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 59.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 59 [073]. Source : Internet Archive.

kodzou (Broussonetia papyrifera), fibres grosses, longues et solides ; le gampi (Wickstræmia canescens), aux filaments très délicats : le papier fourni par ce dernier arbuste est particulièrement fin, souple et lisse[058.1].

Le japon absorbe l’encre très facilement et fait on ne peut mieux ressortir les tons des dessins. Il est d’un maniement qui exige des précautions ; c’est un papier qui redoute les frottements, qui ne peut supporter aucun grattage ni nettoyage sans s’effilocher, aucun lavage ; un papier réputé « fragile », ce qui ne l’empêche pas d’être très consistant et très résistant, très solide, souvent même presque indéchirable[058.2].

[III.072.058]
  1.  Sur la fabrication du papier du Japon, voir Charles Laboulaye, op. cit., art. Papier ; — le Magasin pittoresque, avril 1877, pp. 114 et 122 ; — la Nature, 5 octobre 1889, p. 291 ; — Paul Charpentier, op. cit., p. 249 ; — Albert Maire, op. cit., p. 373 ; — Félix Régamey, le Japon pratique, pp. 157 et s. ; — etc.  ↩
  2.  Nous verrons, en traitant de l’usage et de l’entretien des livres, qu’il faut se servir d’un couteau métallique ou d’un canif pour couper les feuillets d’un volume tiré sur japon : un coupe-papier de bois ou d’ivoire ne mordrait pas aisément, peut-être même pas du tout, et risquerait de se rompre. Cette qualité du papier du Japon, cette extrême solidité, a été mise à profit par les éditeurs de la « Nouvelle Carte de France au 100 000e, dressée par le service vicinal, sous la direction de M. E. Anthoine, ingénieur, par ordre du ministre de l’intérieur ». Ils ont eu l’excellente idée de faire tirer sur japon, ou, plus exactement, sur simili-japon (fabriqué en France, dans le Dauphiné, spécialement pour cette publication), les 587 feuilles de cette carte, ce qui dispense de les faire coller sur toile, d’où une économie d’argent et une facilité de lecture plus grande, les cartes collées sur toile et rendues portatives par le pliage étant nécessairement sectionnées en petits rectangles et présentant ainsi de nombreuses solutions de continuité. Ces cartes sur simili-japon peuvent se plier, se déplier, se manier sans aucune crainte. Il serait très désirable que cette excellente mesure se généralisât, que toute carte ou plan, destiné à être emporté et mis en poche, fût tiré sur papier du Japon ou sur simili-japon.  ↩

Le Livre, tome III, p. 024-038

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 24.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 24 [038]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 25.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 25 [039]. Source : Internet Archive.

moyen de le façonner avec la terre où pourriront nos corps. C’est sur cette ordure qu’on nous imprime, et voilà une fameuse leçon pour l’orgueil de nos constructeurs de monuments ! Ces feuilles, faites avec rien, se décomposent en quelques années, se tachent, s’usent, se déchirent, redeviennent poussière et cendre, et rentrent avec avidité dans le néant dont elles n’auraient jamais dû sortir[024.1]. »

Exposer par le menu les divers procédés employés pour la fabrication du papier dépasserait de beaucoup les limites fixées à notre travail ; nous nous bornerons à résumer les principales de ces opérations, en renvoyant, pour les détails, aux traités et documents spéciaux[024.2].

[III.038.024]
  1.  Paul Stapfer, Des réputations littéraires, Épilogue, Quatre Consolations, t. II, pp. 428-429. (Paris, Fischbacher, 1901.) Cf. aussi Voltaire, la Guerre civile de Genève, poème héroïque, chant IV (Œuvres complètes, t. VI, p. 490 ; Paris, édit. du journal le Siècle, 1869) :
    •  Tout ce fatras fut du chanvre en son temps ;
      Linge il devint par l’art des tisserands,
      Puis en lambeaux des pilons le pressèrent ;
      Il fut papier : cent cerveaux à l’envers
      De visions à l’envi le chargèrent ;
      Puis on le brûle, il vole dans les airs,
      Il est fumée, aussi bien que la gloire.
      De nos travaux, voilà quelle est l’histoire ;
      Tout est fumée, et tout nous fait sentir
      Ce grand néant qui doit nous engloutir.  ↩
  2.  On peut consulter, par exemple, outre les ouvrages de Louis Figuier (1873-1876), Georges Olmer (1882), G. d’Avenel (1900), C.-F. Cross et E.-J. Bevan (1902 : traité des plus récents et des plus complets), déjà mentionnés par nous : Lalande (Joseph-Jérôme Le Français de Lalande, connu surtout comme astronome : 1732-1807), Art de faire le papier (sans lieu ni typographe ni date [1761] ; in-folio, 150 pp., xiv planches) ; — Paul Charpentier, le Papier (tome X de l’Encyclopédie chimique, publiée sous la direction de M. Fremy ; Paris, Dunod, 1890 ; in-8) ; — G.-A. Renel, la Fabrication actuelle du papier : la Nature, 18 janvier et 15 février 1890, pp. 99-103 et 167-170 (deux très bons articles) ; — V. Mortet, le Papier, le Papier au moyen âge : Revue des bibliothèques, 1891, pp. 195-207 ; et 1892, pp. 349-350 ; — Jolivet, Notice sur l’emploi du bois dans la fabrication du papier : Exposition universelle de 1878 (Paris, Imprimerie nationale, 1878 ; in-8, 15 pp.) ; — Philipon, député, Rapport fait au nom de la Commission des douanes chargée d’examiner le projet de loi relatif à l’établissement du tarif général des douanes : Pâtes de cellulose : Journal officiel, Documents parlementaires, 12 mai 1891, pp. 884-895 ; — Eugène Campredon, le Papier, étude monographique sur la papeterie française, et, en particulier, sur la papeterie charentaise (Paris, Dunod, 1901 ; in-8, 83 pp.) ; — Henry Vivarez, les Précurseurs du papier (Lille, Imprimerie Lefebvre-Ducrocq, 1902 ; in-4, 39 pp.) ; — et les articles « Papier » dans les dictionnaires de Charles Laboulaye, (Dictionnaire des arts et manufactures), Larousse, Bouillet (nouvelle édition refondue sous la direction de MM. J. Tannery et Émile Faguet), etc. ; voir aussi passim : le Magasin pittoresque, la Revue des bibliothèques, le Bulletin du bibliophile, la Revue biblio-iconographique, etc., etc. Pour la fabrication du papier à la forme, j’ai eu recours, en outre, tout particulièrement, à la compétence de M. Gruintgens, des Papeteries du Marais : je le prie d’agréer ici mes remerciements.  ↩

Le Livre, tome III, p. 022-036

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 22.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 22 [036]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 23.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 23 [037]. Source : Internet Archive.

substances que le chiffon datent de loin déjà. On voit au British Museum un livre en langue hollandaise, publié en 1772, et imprimé sur 72 sortes de papiers provenant d’autant de matières diffé­rentes[022.1]. Quelques années plus tard, le marquis de Villette, l’ami de Voltaire, faisait imprimer à Orléans, sous la rubrique de Londres, un exemplaire de ses œuvres (Œuvres du marquis de Villette ; à Londres, 1786 ; in-18) « sur 20 sortes de papiers : papier d’écorce de tilleul, de guimauve, d’ortie, de houblon, de mousse, de roseau, etc., etc.[022.2] ».

[III.036.022]
  1.  Cf. Charles Laboulaye, Dictionnaire des arts et manufactures, art. Papier.  ↩
  2.  Charles Monselet, Curiosités littéraires et bibliographiques, p. 113. « Ce petit volume (du marquis de Villette) est curieux en ce qu’il est imprimé sur des papiers de couleurs fabriqués avec différents végétaux. L’épître dédicatoire à M. Ducrest a été composée par M. Leorier de l’Isle, [ou Léorier Delille, selon l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 30 septembre 1905, col. 470 ; ou encore, d’après Larousse, Léorier Delisle], fabricant de papier, qui annonce avoir soumis à la fabrication du papier toutes les plantes, les écorces et les végétaux les plus communs. Il a joint à ce volume des échantillons, qui sont les extraits de ses expériences, et il a cherché à prouver qu’on pouvait substituer aux matières ordinaires du papier d’autres matières les plus inutiles. Les Œuvres du marquis de Villette, en 156 pages, sont imprimées sur papier de guimauve [sur papier d’écorce de tilleul, dit l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, ibid.] ; ensuite on trouve vingt feuillets composés chacun d’une substance différente, savoir : papier d’ortie, papier de houblon, papier de mousse, papier de roseaux, papier de conferva 1re espèce, papier d’écorce d’osier, papier d’écorce de marsaut, papier d’écorce de saule, papier d’écorce de peuplier, papier d’écorce de chêne, papier de conferva 2e espèce, papier de conferva 3e espèce, papier de racines de chiendent, papier de bois de fusain, papier de bois de coudrier, papier d’écorce d’orme, papier d’écorce de tilleul, papier de feuilles de bardane et de pas-d’âne, papier de feuilles de chardons. On est surpris de ne point trouver de papier de paille dans ce recueil, l’auteur ayant soumis tant d’autres substances à ses procédés. » (Édouard Rouveyre, Connaissances nécessaires à un bibliophile, t. VIII, p. 202, 5e édit.) Sur le fabricant de papier Leorier (sic) de Liste, ou Léorier (sic) Delille, né à Valence (Dauphiné), en 1744, mort à Montargis, en 1826, voir l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 30 septembre 1905, col. 470-473 ; et les dictionnaires de Rabbe, Michaud, Larousse,  etc.  ↩