avec les papiers simplement glacés ou satinés. Pour les distinguer, il suffit de mouiller le doigt et de frotter légèrement un coin de la feuille à examiner : si le doigt se salit, se couvre d’un petit dépôt blanchâtre, on a affaire à du papier couché ; dans le cas contraire, à du papier simplement glacé ou satiné.
Ces papiers plâtrés et glacés, d’une blancheur éclatante, si répandus aujourd’hui, et qui, d’ailleurs, sont de date récente[045.1], ont pour la vue de sérieux inconvénients, on peut même dire de très graves dangers. On ne saurait mieux comparer l’effet produit par eux sur la rétine qu’à celui de la réverbération d’une route poudreuse tout ensoleillée ou d’un champ de neige, qu’on serait astreint à regarder. Des médecins allemands ont, il y a quelques années, dirigé des attaques très vives contre les papiers couchés et, en général, contre les papiers trop glacés et trop blancs.
« Nous n’avons pas besoin de faire remarquer, écrit à ce propos la Revue scientifique[045.2], quelle transformation complète s’est produite dans les papiers d’impression. On est bien loin des antiques papiers de chiffon, dotés d’une coloration grise ou bleuâtre[045.3],
- Le papier glacé était, pour ainsi dire, inconnu, ou du moins n’était pas en usage avant le xixe siècle : « … Ce papier glacé, qu’on ne voit guère employé, en effet, au xviiie siècle, même par les mains les plus délicates…. » (Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. X, p. 107, n. 1.) ↩
- Numéro du 3 juin 1899, p. 696. ↩
- On connaît principalement cette teinte bleuâtre de l’ancien papier de Hollande. Elle provenait de ce que ce papier, fabriqué surtout avec « les eaux saumâtres de Serdam [Saardam appelé aussi Zaandam], où sont situées les papeteries hollandaises…, ne pouvait pas conserver sa blancheur ; il devenait jaune en peu de temps ; pour déguiser ce défaut, les Hollandais ont imaginé de mettre du bleu dans leurs matières, et l’on voit actuellement plus que jamais cet œil bleuâtre dans leurs papiers ; ce n’est pas seulement un blanc de lait comme autrefois, c’est un blanc azuré, ou plutôt un bleu pâle. » (Lalande, op. cit., p. 82.) ↩