d’amitié avec Richard de Bury[001.1], le plus enthousiaste apologiste : « J’ai des amis dont la société est délicieuse pour moi. Mes livres, ce sont des gens de tous les pays et de tous les siècles, distingués à la guerre, dans la magistrature et dans les lettres, aisés à vivre, toujours à mes ordres. Je les fais venir quand je le veux, et je les renvoie de même. Ils n’ont jamais d’humeur et répondent à toutes mes questions. Les uns déroulent devant moi les événements des siècles passés ; d’autres me dévoilent les secrets de la nature ; ceux-ci m’apprennent à bien vivre et à bien mourir ; ceux-là chassent l’ennui par leur gaieté et m’amusent par leurs saillies ; il y en a qui disposent mon âme à tout souffrir, à ne rien désirer, et me font connaître à moi-même. En un mot, ils m’ouvrent les portes de tous les arts et de toutes les sciences : je les trouve dans tous mes besoins…. Pour prix de si grands services, ils ne demandent qu’une chambre bien fermée dans un coin de ma petite maison, où ils soient à l’abri de leurs ennemis (c’est-à-dire de l’humidité et des souris). Enfin, je les mène avec moi dans les champs, dont le silence leur convient mieux que le tumulte des cités[001.2]. »
« Je ne puis me rassasier de livres, écrivait-il