présent ; lẽq̃l pour lequel ; Dñs pour Dominus ; etc.[137.1]. Ces modes d’abréviation provenaient des manuscrits, où ils étaient en nombre bien plus considérable encore. Une partie des syllabes, parfois toutes les lettres d’un mot, sauf la première, étaient supprimées. Ainsi, dans un manuscrit connu sous le nom de Virgile d’Asper, qu’on date du xie siècle, et actuellement à la Bibliothèque nationale, le texte est écrit de telle sorte qu’il faut, pour le lire, le connaître par cœur. Le premier vers des Bucoliques y est représenté sous cette forme :
Tityre, t. p. r. s. t. f.
pour :
Tityre, tu patulæ recubans sub tegmine fagi.
Ces abréviations, où une ou deux lettres initiales servent à exprimer un mot entier, portent le nom de sigles[137.2]. Les sigles étaient très fréquemment usités non seulement dans les manuscrits, mais dans les inscriptions lapidaires, sur les médailles, etc. Quant aux notes tironiennes, ce sont aussi de simples lettres, initiales ou médianes, employées pour figurer des mots entiers et abréger l’écriture. Ce nom vient de Tullius Tiro, affranchi de Cicéron, qui perfectionna ce système de sténographie[137.3].
- Cf. L.-A. Chassant, Dictionnaire des abréviations latines et françaises…. (Paris, Aubry, 1866.) ↩
- De siglæ, contracté de singulæ : — singulæ litteræ : cf. Littré, op. cit., art. Sigle. ↩
- Cf. Ludovic Lalanne, op. cit., pp. 46 et s. ↩