Mot-clé : « Argenson (René-Louis [marquis de]) »

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Le Livre, tome I, p. 256-280

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 256.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 256 [280]. Source : Internet Archive.

livres de prédilection du prince Eugène (1663-1736) : il la portait toujours sur lui, dans ses expéditions mili­taires[256.1].

Le marquis René-Louis d’Argenson (1694-1757) affectionnait particulièrement le chef-d’œuvre de Cervantès : « J’aimais Don Quichotte à le relire vingt fois dans ma vie », disait-il[256.2].

Le médecin Camille Falconet (1671-1762) disait que si on ne lui permettait de choisir que quatre volumes dans sa bibliothèque (qui en comptait près de vingt mille), il prendrait d’abord la Bible, puis ces trois maîtres : maître François, maître Michel et maître Benoît : c’est ainsi qu’il désignait Rabelais, Montaigne et Spinoza[256.3].

Le dauphin Louis (1729-1765), père de Louis XVI, faisait de Cicéron et d’Horace sa lecture favorite : il savait presque entièrement par cœur les œuvres d’Horace. Il avait appris seul la langue anglaise, et lisait Locke avec tant d’intérêt qu’il le plaçait sous son chevet.

Jacques Douglas, médecin anglais (1707-1768), professait pour Horace la plus grande admiration. Sa bibliothèque était uniquement composée d’éditions de cet auteur : il en possédait quatre cent cinquante, dont la première datait de 1476, et la dernière de 1739,

[I.280.256]
  1.  Peignot, op. cit., t. I, p. 276.  ↩
  2.  Cf. supra, p. 161 ; et Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. XII, p. 150.  ↩
  3.  Peignot, op. cit., t. I, p. 280.  ↩

Le Livre, tome I, p. 161-185

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 161.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 161 [185]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 162.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 162 [186]. Source : Internet Archive.

A propos du duc de Bourgogne, Saint-Simon (1675-1755) adresse au duc de Beauvilliers, gouverneur du jeune prince, les considérations suivantes : « Il est un temps qui doit être principalement consacré à l’instruction particulière des livres, et ce temps ne doit pas être borné à l’âge qui affranchit du joug des précepteurs et des maîtres ; il doit s’étendre des années entières plus loin, afin d’apprendre à user des études qu’on a faites, à s’instruire par soi-même, à digérer avec loisir les nourritures qu’on a prises, à se rendre capable de sérieux et de travail, à se former l’esprit au goût du bon et du solide, à s’en faire un rempart contre l’attrait des plaisirs et l’habitude de la dissipation, qui ne frappent jamais avec tant de force que dans les premières années de la liberté[161.1] ».

Le marquis René-Louis d’Argenson (1694-1757), ministre sous Louis XV et auteur de curieux Mémoires, qu’on appelait si injustement et sottement d’Argenson la Bête, disait que « les jeunes gens surtout devraient se mettre en tête cette maxime véritable, que plus on lit, plus on a d’esprit[161.2] ». Quant à lui, il ne se lassait pas de lire Don Quichotte : « J’aimais Don Quichotte à le relire vingt fois dans ma vie[161.3] ».

[I.185.161]
  1.  Saint-Simon, Mémoires, t. V, p. 198. (Paris, Hachette, 1865. 13 vol. in-16.)  ↩
  2.  Ap. Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. XII, p. 134.  ↩
  3.  Ap. Id., op. cit., t. XII, p. 150. Dans cette même Causerie du lundi (p. 133), Sainte-Beuve nous décrit en ces termes le « cabinet-sopha » que l’original et ingénieux marquis avait imaginé de se faire construire tout exprès pour lire et travailler plus à son aise : « Comme il avait observé que l’esprit quelquefois se dissipe, et, pour ainsi dire, s’extravase dans un lieu trop vaste, et que « pour étudier, pour lire, méditer, écrire, les petits endroits ont beaucoup d’avantages sur les plus grands, » il avait imaginé et s’était fait faire une sorte de cabinet-sopha ou de cage allant sur roulettes, assez pareille à une maison de berger, où il n’y avait place que pour une personne, où l’on ne pouvait se tenir debout, où l’on était assis très à l’aise, à l’abri de tous vents coulis, et où il suffisait d’une bougie pour échauffer le dedans. »  ↩