Le Livre, tome II, p. 189-205

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 189.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 189 [205]. Source : Internet Archive.

donné aux sociétés la délicatesse, le goût des sentiments élevés. Ils ont fait dans les temps nouveaux ce qu’on prétend qu’a fait la chevalerie au moyen âge[189.1]…. »

Mme de Sévigné (1626-1696) n’avait pas tout à fait la même confiance en la salutaire vertu des romans ; il est vrai qu’elle pensait, elle, aux récits de d’Urfé, de Mlle de Scudéry et de Mme de Lafayette, et qu’il n’est rien d’absolu en ce bas monde. Voici ce qu’elle écrivait à sa fille, à propos de sa petite-fille Pauline de Grignan[189.2] : « Je ne veux rien dire sur les goûts de Pauline pour les romans : je les ai eus avec tant d’autres personnes, qui valent mieux que moi, que je n’ai qu’à me taire. Il y a des exemples des effets bons et mauvais de ces sortes de lectures : vous ne les aimez pas, vous avez fort bien réussi ; je les aimais, je n’ai pas trop mal couru ma carrière : tout est sain aux sains, comme vous dites. Pour moi, qui voulais m’appuyer dans mon goût, je trouvais qu’un jeune homme devenait généreux et brave en voyant mes héros, et qu’une fille devenait honnête et sage en lisant Cléopâtre. Quelquefois il y en a qui prennent un peu les choses de travers ; mais elles ne feraient peut-être guère mieux, quand elles ne sauraient pas lire. Ce qui est essentiel, c’est d’avoir

[II.205.189]
  1.  Doudan, Lettres, t. III, p. 86.  ↩
  2.  Lettre du 10 novembre 1689. (Lettres, t. VI, p. 33 ; Paris, Didot, 1867 ; in-18.)  ↩

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