Le Livre, tome II, p. 181-197

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 181.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 181 [197]. Source : Internet Archive.

L’automne est consacré à « nos grands mélancoliques », à Jean-Jacques Rousseau, à Gœthe (Werther), à Chateaubriand, à Senancour : « la Nouvelle Héloïse, Werther, René, Oberman, sont des livres essentiellement automnaux. On n’en jouit bien, on n’en sent toute la portée, on ne s’y abandonne avec une douloureuse volupté qu’à la chute des feuilles, lorsque le ciel se voile, et que les vents, précurseurs des tempêtes de l’équinoxe, commencent à souffler[181.1]. » Dans cette saison, notre ermite a aussi pour « compagnons de prédilection » : Emerson, Channing, Épictète, Marc-Aurèle. « Ils m’enseignent à espérer, à vouloir, à prendre mon point d’appui dans ma conscience, à ne pas m’inquiéter de l’instabilité des choses. Parfois aussi, lorsqu’un pâle soleil de novembre éclaire la cime des forêts, j’aime à m’enfoncer dans leurs allées muettes et dépouillées ; assis au fond des clairières, sur un grand arbre depuis longtemps abattu et déjà couvert de mousse, je me plais à relire le livre qui, interprété par une âme droite, ne trompe jamais ; je goûte en toute confiance à cet incomparable cordial, à cet élixir d’éternelle vie qu’on nomme l’Évangile[181.2]. »

« L’hiver invite naturellement aux longues lectures », et « c’est le temps où l’on aborde le plus courageusement, le plus volontiers, les ouvrages

[II.197.181]
  1.  Op. cit., p. 42.  ↩
  2.  Op. cit., p. 43.  ↩

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