et finissant à l’arrivée du vaisseau qui vient l’en tirer, sera tout à la fois l’amusement et l’instruction d’Émile durant l’époque dont il est ici question. »
Lord Chatham (1708-1778) se délassait de la politique en lisant Virgile, dont il « s’enchantait[261.1] ».
« Si tous les livres politiques devaient périr, et que je fusse le maître d’en conserver un seul, je ne demanderais grâce (n’en déplaise à M. de Voltaire) que pour l’Esprit des lois de Montesquieu, » a dit, dans ses Amusements des gens d’esprit[261.2], le littérateur Gain de Montaignac (1731-vers 1780).
A Horace Walpole (1717-1797), qui ne pouvait souffrir Montaigne, au point de dire des Essais : « C’est un vrai radotage de pédant, une rapsodie de lieux communs, même sans liaison ; son Sénèque et lui se tuent à apprendre à mourir, — la chose du monde qu’on est le plus sûr de faire sans l’avoir apprise[261.3], » Mme du Deffand (1697-1780) ripostait[261.4] : « Je suis bien sûre que vous vous accoutumerez à Montaigne ; on y trouve tout ce qu’on a jamais pensé, et nul style n’est aussi énergique : il n’en-
- Doudan, Lettres, t. IV, p. 151. (Paris, C. Lévy, 1879. In-18.) ↩
- Page 9. Berlin, 1762. In-12. La seconde édition de cet ouvrage porte le titre de Amusements philosophiques. (Cf. Peignot, op. cit., t. I, p. 378 ; Larousse, Grand Dictionnaire ; et Hœfer, Nouvelle Biographie.) ↩
- Marquise du Deffand, Correspondance, t. I, p. 381, n. 1. (Paris, Plon, 1865.) ↩
- Loc. cit., t. I, p. 385. Lettre du 27 octobre 1766. ↩