hommes de l’antiquité, celui qui, tout compensé, me paraît avoir réuni le plus de nobles et de belles qualités, c’est Cicéron, Cicéron orateur, philosophe, hommes de lettres, Cicéron homme d’État[282.1]. »
Auguste Vacquerie (1819-1895), l’auteur de Tragaldabas, plaçait au-dessus de tous les écrivains Victor Hugo et Shakespeare. « On plaint, disait-il[282.2], les peuples qui sont six mois de l’année sans voir le soleil, et la plupart des hommes sont toute la vie sans voir Shakespeare[282.3]. »
Le romancier Alphonse Daudet (1840-1897), dans les dernières années de sa vie, avait arrêté son choix sur Montaigne, et faisait des Essais son unique livre de chevet[282.4].
- Variétés littéraires, t. I, p. 16. Voir aussi supra, p. 11, note. ↩
- Profils et Grimaces, p. 318. ↩
- « … Mais il s’est produit des grands hommes littéraires tout à fait en dehors de cette tradition (de la tradition littéraire, la tradition classique). Nommez-les. Je n’en sais qu’un, et bien grand, en effet, Shakespeare ; et celui-là, êtes-vous bien sûr qu’il est tout à fait en dehors ? N’avait-il pas lu Montaigne et Plutarque, ces copieux répertoires, ou mieux, ces ruches de réserve de l’antiquité, où tant de miel est déposé ? Poète admirable et le plus naturel sans doute depuis Homère (quoique si diversement), de qui l’on a pu écrire avec raison qu’il a une imagination si créatrice et qu’il peint si bien, avec une si vaillante énergie, tous les caractères, héros, rois, et jusqu’aux cabaretiers et aux paysans, « que, si la nature humaine venait à être détruite et qu’il n’en restât plus aucun autre monument que ses seuls ouvrages, d’autres êtres pourraient savoir par ses écrits ce qu’était l’homme ! » (Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. XV, p. 366.) ↩
- Renseignement personnel. ↩