ceur d’être chaque jour quelque chose de plus que la veille, et d’avoir apporté dans le monde votre part de vérité[219.1]. »
Et Renan (1823-1892) : « .… Je ne vous enseignerai pas l’art de faire fortune, ni, comme on dit vulgairement, l’art de faire son chemin ; cette spécialité-là m’est assez étrangère. Mais, touchant au terme de ma vie, je peux vous dire un mot d’un art où j’ai pleinement réussi, c’est l’art d’être heureux. Eh bien ! pour cela les recettes ne sont pas nombreuses ; il n’y en a qu’une, à vrai dire : c’est de ne pas chercher le bonheur ; c’est de poursuivre un objet désin-
- Revue encyclopédique, 3 novembre 1900, p. 871 ; et Revue universelle, 1er juin 1904, p. 311. Cf. la suprême et superbe profession de foi du grand historien Augustin Thierry (1795-1856), privé de la vue à l’âge de trente-cinq ans, devenu infirme, et cloué sur un fauteuil de martyr : « Grâce à l’étude, on traverse les mauvais jours sans en sentir le poids, on se fait à soi-même sa destinée…. Aveugle et souffrant sans espoir et presque sans relâche, je puis rendre ce témoignage, qui, de ma part, ne sera pas suspect : il y a au monde quelque chose qui vaut mieux que les jouissances matérielles, mieux que la fortune, mieux que la santé elle-même, c’est le dévouement à la science. » (Dix Ans d’études historiques, Préface, p. 24.) ↩