vent en toutes rencontres celui qui est leur maître et qui les redresse ; ils sont les dupes de leur vaine curiosité, et ne peuvent au plus, par de longs et pénibles efforts, que se tirer d’une ignorance crasse. »
Rollin (1661-1741) a repris ce même thème[099.1] : « Il vaut bien mieux s’attacher à un petit nombre d’auteurs choisis, et les étudier à fond, que de promener sa curiosité sur une multitude d’ouvrages qu’on ne peut qu’effleurer et parcourir rapidement. »
Et Vauvenargues[099.2] : « Si nous étions sages, nous nous bornerions à un petit nombre de connaissances, afin de les mieux posséder. Nous tâcherions de nous les rendre familières, » etc.
Plus rationnel et meilleur nous semble le conseil de lord Brougham (1779-1868)[099.3] : « Il est bien d’étudier quelque sujet à fond, et un peu de chaque sujet ».
« J’oubliais à vous dire, — écrit Racine à son fils[099.4], — que j’appréhende que vous ne soyez un trop grand acheteur de livres. Outre que la multitude ne sert qu’à dissiper et à faire voltiger de connaissances en
- De la manière d’enseigner et d’étudier les belles-lettres, livre III, chap. iii ; t. II, p. 78. (Paris, Vve Estienne, 1748.) ↩
- De l’amour des sciences et des lettres : Œuvres choisies, p. 199. (Paris, Didot, 1858 ; in-18.) ↩
- Ap. John Lubbock, le Bonheur de vivre, t. I, p. 64. (Paris, Alcan, 1891.) ↩
- Lettre du 24 juillet 1698 : Œuvres complètes, t. I, p. 398. (Paris, Hachette, 1864.) ↩