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Mot-clé : « Richelieu »

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Le Livre, tome I, p. 233-257

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 233.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 233 [257]. Source : Internet Archive.

Le chancelier François Bacon (1561-1626) disait, que « les livres ne sont que des répétitions…. Fouillez les Grecs, les Romains, les Arabes et tous les auteurs modernes : vous ne verrez partout qu’Aristote, Platon, Euclide et Plolémée. »

Malherbe (1555-1628) comptait parmi ses préférés Stace, Sénèque le Tragique, Juvénal, Ovide, Martial, et surtout Horace, qu’il appelait son bréviaire.

Richelieu (1585-1642) faisait de l’Argenis[233.1], du romancier anglais Jean Barclay, son livre favori. Il plaçait en tête des savants de son époque Saumaise, Grotius et Jérôme Bignon. Par une singulière hyperbole, il comparait aux quatre éléments quatre écrivains de son temps, qu’il regardait comme les meilleurs : le cardinal de Bérulle, comparé au feu pour son élévation ; le cardinal Duperron, à la mer pour son étendue ; le Père Coeffeteau, à l’air pour sa vaste capacité ; et Du Vair, à la terre pour l’abondance et la variété de ses productions. Ces quatre prétendus éléments sont bien déchus et bien oubliés maintenant, et l’on voit, ajoute Peignot[233.2] que les goûts littéraires de Son Éminence étaient bien au-dessous de ses talents politiques.

L’écrivain espagnol Quevedo (1580-1645) admirait par-dessus tout Don Quichotte ; quand il le lisait, il

[I.257.233]
  1.  Roman satirique, qui dépeint les intrigues et les vices des cours princières.  ↩
  2.  Op. cit., t. I. p. 114.  ↩

Le Livre, tome I, p. 133-157

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 133.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 133 [157]. Source : Internet Archive.

En plusieurs endroits de ses très curieuses lettres, il nous entretient de ses « débauches », des enivrantes joies qu’il goûte dans le silence de sa bibliothèque : « … Je ne fais guère de débauche que dans mon « étude » avec mes livres ; au moins n’en fais-je point tant comme je voudrais bien (autant que j’en voudrais). Feu M. Piètre[133.1], qui a été un homme incomparable, tant en bonté qu’en science, disait qu’il faisait la débauche[133.2] lorsqu’il lisait Cicéron et Sénèque, mais qu’il se réduisait aisément à son devoir avec Galien et Fernel…. Ainsi je me suis réduit dans mon « étude » depuis ce temps-là ; mais on ne m’y laisse guère dans l’état paisible qu’il faudrait pour bien étudier[133.3]. »

Richelieu (1585-1642) aimait ses livres « plus que chose au monde », selon l’expression de Michelet[133.4] : c’est à lui qu’est due la création de la bibliothèque

[I.157.133]
  1.  Simon Piètre dit Piètre le Grand (1565-1618), médecin et professeur au Collège de France, célèbre par son érudition et son éloquence. Il était fils d’un médecin et professeur également prénommé Simon.  ↩
  2.  C’est aussi le terme qu’employait en pareille circonstance le chancelier Daguesseau : « … Les charmes des belles-lettres, qui ont été pour moi une espèce de débauche d’esprit…. » (Instructions sur les études propres à former un magistrat, II, Étude de l’histoire, p. 237. Œuvres choisies, Paris, Didot, 1871.)  ↩
  3.  Gui Patin, Lettres, lettre du 13 juillet 1660. (Tome II, p. 74. La Haye, Van Bulderen, 1715.)  ↩
  4.  Histoire de France, t. XIV, p. 233. (Paris, Marpon et Flammarion, 1879.)  ↩