ger, après la révocation de l’édit de Nantes, portèrent leur industrie et leurs procédés aux Pays-Bas, et, de là, nous expédièrent leurs produits. Lorsqu’il est de bonne qualité, de pur fil, le papier de Hollande, d’ordinaire vergé, est résistant, ferme, sonore, — sonnant, comme on dit, — et de très bel aspect. De l’avis de certains bibliophiles, il a ou il aurait parfois, quand il est trop collé sans doute, l’inconvénient de ne pas très bien prendre l’encre[054.1], et de donner accidentellement aux impressions une apparence un peu terne et grisâtre.
Le papier whatman, du nom de l’inventeur, l’Anglais Whatman, établi à Maidstone (comté de Kent), vers 1770[054.2], ressemble au papier de Hollande, mais il est toujours dépourvu de vergeures. Comme le hollande, il est grené, très ferme et très solide. On l’emploie beaucoup pour le dessin linéaire et le lavis[054.3].
Le vélin, ainsi nommé parce qu’il a la transparence
- Jules Richard (l’Art de former une bibliothèque, p. 68) va même jusqu’à dire que, pour que « le sec s’opère, … sur les vergés de Hollande ou autres, il faut souvent quatre ans, et parfois davantage. » ce qui est manifestement exagéré. ↩
- Cf. Ambroise Firmin-Didot, Essai sur la typographie, col. 734, qui écrit à tort Whatmann : la véritable orthographe est Whatman (avec un seul n) ; cf. Chamber’s English Dictionary, art. Paper. (London, Chambers, 1898.) ↩
- Un autre papier, employé spécialement pour le dessin, est le papier canson (du nom de l’inventeur, Barthélémy de Canson : 1773-1859) ; c’est un beau papier fort et lisse, qui se fabrique à Annonay. ↩