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Mot-clé : « Plutarque »

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Le Livre, tome II, p. 329-345

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 329.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 329 [345]. Source : Internet Archive.

écrit : « L’amour des livres n’est estimable que dans a deux cas : lorsqu’on sait les estimer ce qu’ils valent et qu’on les lit pour profiter de ce qu’ils peuvent renfermer ; lorsqu’on les possède pour les communiquer[329.1]. »

« … Dans tous les cas, conclut M. Mouravit, c’est un véritable devoir pour le bibliophile d’ouvrir généreusement sa bibliothèque, qui doit lui être surtout chère par ce motif que « sa propre satisfaction s’y trouve avec celle de beaucoup d’autres : bonum quo communius eo melius[329.2] ».

Et plus loin[329.3], M. Mouravit cite divers exemples empruntés à l’antiquité : « Lucullus en fit (de ses livres) un usage plus honorable encore que leur acquisition, en ouvrant sa bibliothèque au public ; on s’y rendait comme dans un sanctuaire des Muses[329.4] ». Et, au temps d’Auguste, alors que les

[II.345.329]
  1.  D’Alembert, Encyclopédie, t. II, p. 22 ; ap. Mouravit, op. cit., p. 255.  ↩
  2.  « La Mothe-Le Vayer, qui ne nomme pas l’auteur de ce mot, cite un peu inexactement : Bonum quo communius est, eo est divinius, avait dit Possevin…. Sur quoi Le Vayer ajoute : « Et véritablement si nous louons la charité de quelques [bonnes] personnes qui font provision et distribuent… des remèdes à beaucoup d’infirmités corporelles, quelle estime ne devons-nous point faire de ceux qui ont de si belles boutiques et si bien garnies de sûrs et véritables remèdes contre toutes les maladies de l’esprit ? » (Œuvres, 1662, t. II, p. 454 ; [ou 1684, t. X. p. 107] ; ap. Mouravit, op. cit., pp. 256-257, note.)  ↩
  3.  Pages 268-269.  ↩
  4.  Plutarque, Vie de Lucullus : cf. supra, t. I, p. 9, n. 2.  ↩

Le Livre, tome II, p. 124-140

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 124.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 124 [140]. Source : Internet Archive.

Biographie

Sur cette question du « choix des livres », on peut encore consulter avec fruit le Catéchisme positiviste

Le Livre, tome II, p. 120-136

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 120.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 120 [136]. Source : Internet Archive.

Religion et morale

Philosophie politique et morale
Histoire naturelle, etc.

[II.136.120]
  1.  Mably est à présent bien oublié et dépassé.  ↩
  2.  Dans sa lettre Du moyen de dresser une bibliothèque… (Œuvres, t. X, p. 116), La Mothe-Le Vayer dit que Pline l’Ancien est, à lui seul, « une bibliothèque entière » ; et Le Gallois, dans son Traité des plus belles bibliothèques de l’Europe (p. 2), confirme cet éloge par ce distique :
    •  Quid juvat innumeris repleri scrinia libris ?
      Unus præ cunclis Plinius esse potest.  ↩

Le Livre, tome II, p. 094-110

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 094.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 094 [110]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 095.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 095 [111]. Source : Internet Archive.

mangent le plus qui sont les plus gras et les plus sains, mais ceux qui digèrent le mieux[094.1] ».

[II.110.094]
  1.  Cf. Diogène Laërce, Vie d’Aristippe, trad. Lefèvre, ap. Plutarque, Œuvres, trad. Amyot, Supplément, t. II (XXI), p. 6. (Paris, Bastien, 1784).
    •  Ce n’est pas assez de tout lire,
      Il faut digérer ce qu’on lit,

     a dit Boufflers (1737-1815), dans sa fable le Rat bibliothécaire (Œuvres choisies, p. 129 ; Paris, Bibliothèque nationale, 1875). « A l’égard des bons livres, écrit le Père Joseph-Romain Joly (1715-1805) (ap. Fertiault, les Amoureux du livre, p. 234), il faut en user comme des bons repas, où l’on doit manger sobrement, si l’on a envie que les aliments profitent. Scaliger nous apprend que François Junius et Théodore Marsile sont parvenus tous deux au même but, qui est l’ignorance : le premier en lisant tous les livres, et l’autre en ne lisant rien. » Et le chancelier François Bacon (1561-1626), (ap. Fertiault, op. cit., p. 176) : « Il y a des livres dont il faut seulement goûter, d’autres qu’il faut dévorer, d’autres enfin, mais en petit nombre, qu’il faut, pour ainsi dire, mâcher et digérer. » Sur les livres comparés aux aliments, cf. notre tome I, page 136, note 5.  ↩

Le Livre, tome II, p. 063-079

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 063.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 063 [079]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 064.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 064 [080]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 065.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 065 [081]. Source : Internet Archive.

ordre et sans desseing, à pièces descousues[063.1] ». « Les abeilles pillotent deçà delà les fleurs ; mais elles en font après le miel, qui est tout leur ; ce n’est plus thym ni marjolaine : ainsi les pièces empruntées d’aultruy, il (un enfant, le fils de la comtesse de Gurson, — et c’est surtout ce qu’a fait Montaigne lui-même) les transformera et confondra pour en faire un ouvrage tout sien, à savoir son jugement[063.2]…. »

Étienne Pasquier de même : « Tout ainsi que l’abeille sautelle d’une fleur à autre, pour prendre sa petite pâture dont elle forme son miel, aussi lis-je ores l’un, ores un autre auteur, comme l’envie m’en prend[063.3] ».

C’est le mot de Lucrèce :

Floriferis ut apes in saltibus omnia libant (ou limant),
Omnia nos itidem depascimur aurea dicta[063.4].

[II.079.063]
  1.  Essais, livre III, chap. iii ; t. III, p. 366. (Paris, Charpentier, 1862.)  ↩
  2.  Montaigne, op. cit., livre I, chap. xxv ; t. I, p. 205.  ↩
  3.  Cf. supra, t. I, pp. 121-122.  ↩
  4.  « De même que l’abeille recueille tout nectar dans les prés en fleur, nous aspirons tout le suc de tes paroles d’or. » (De la nature des choses, III, vers 11-12 ; p. 145 ; Paris, Lefèvre, 1845.) La même comparaison reparaît bien souvent chez les anciens comme chez les modernes : cf. Horace (Odes, IV, 2, trad. Panckoucke, p. 114 ; Paris, Garnier, 1866) : « Ego, apis Matinæ », etc. : « Pour moi, semblable à l’abeille du mont Matinus, qui va butiner laborieusement sur le thym odoriférant, j’erre dans les bois et près des ruisseaux qui arrosent Tibur ; et là, faible poète, je forge péniblement mes vers » ; et Sénèque (Lettres à Lucilius, 84, trad. Baillard. p. 243 ; Paris, Hachette, 1860) : « Imitons, comme on dit, les abeilles, qui voltigent çà et là, picorant les fleurs propres à faire le miel, qui ensuite disposent et répartissent tout le butin par rayons…. » ; et Plutarque (Comment il faut lire les poètes, trad. Amyot, t. VIII, p. 100 ; Paris, Bastien, 1784) : « Or tout ainsi comme ès pasturages l’abeille cherche pour sa nourriture la fleur, » etc. (cf. supra, t. I, p. 137, note). Gilles Ménage écrit (Ménagiana, ap. Fertiault, les Amoureux du livre, p. 253) : « Entre tous les livres que l’on lit, il y en a beaucoup où l’on ne trouve presque rien de bon. En cela il faut imiter les abeilles ; elles voltigent sur toutes les fleurs, mais elles ne tirent pas de toutes de quoi faire du miel : « Apes in omnibus quærunt, non ex omnibus carpunt ». Et La Fontaine (Discours à Mme de la Sablière : Œuvres, t. IX, p. 186 ; Paris, Hachette, 1892. Collection des Grands Écrivains) :
    •  Papillon du Parnasse, et semblable aux abeilles
      A qui le bon Platon compare nos merveilles,
      Je suis chose légère, et vole à tout sujet ;
      Je vais de fleur en fleur, et d’objet en objet.

     Boileau (Discours au roi : Œuvres complètes, t. I, p. 33 ; Paris, Hachette, 1867) :

    •  Comme on voit au printemps la diligente abeille
      Qui du butin des fleurs va composer son miel,
      Des sottises du temps je compose mon fiel.

     J.-B. Rousseau (Odes, III. i, à M. le comte du Luc : Œuvres lyriques, p. 160 ; Paris, Dezobry, 1852) :

    •  Et, semblable à l’abeille en nos jardins éclose,
      De différentes fleurs j’assemble et je compose
      Le miel que je produis.

     André Chénier (Élégies, IV ; Poésies, p. 79; Paris, Charpentier, 1861) :

    •  Ainsi, bruyante abeille, au retour du matin,
      Je vais changer en miel les délices du thym.

     Et ces considérations d’Édouard Charton (1807-1890), (le Tableau de Cébès, notes, pp. 170-171 ; Paris, Hachette, 1882) : « … Ce pourrait être la devise des abeilles. S’il n’est pas inutile de chercher parmi les animaux, nos « frères inférieurs », comme les appelle Michelet, des exemples à suivre, je n’en connais aucun qui soit plus digne de notre attention que celui de l’abeille. L’œuvre de sa vie est excellente et d’une parfaite unité. Jamais le laborieux insecte ailé ne s’attarde sur les plantes d’où il n’a rien à tirer de bon ; il les fuit. Quelquefois, dans un intérêt d’observation scientifique, on a essayé de le tromper en plaçant sur son passage, dans les parterres, des fleurs artificielles semblables à celles qu’elle cherche ; non ! les abeilles ont plané au-dessus une seconde à peine : leur merveilleux instinct leur a fait découvrir aussitôt la supercherie. Il n’y avait rien là pour leur servir à faire leur miel, et elles n’avaient pas de temps à perdre. »
    Etc., etc.  ↩

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