Le théologien grec et patriarche de Constantinople Photius (815-891), dont l’ambition provoqua le schisme qui sépare l’Église grecque de l’Église romaine, était aussi un très fervent amateur de livres. Il possédait une riche bibliothèque, dont il avait dressé lui-même un catalogue contenant non seulement des analyses détaillées, mais des extraits de ses livres, catalogue d’autant plus précieux pour nous, que beaucoup de ces ouvrages, près de cinq cents, ont disparu, et ne nous sont aujourd’hui connus que par les appréciations et les citations de Photius[087.1].
Le savant moine d’Aurillac Gerbert, qui devint pape, en 999, sous le nom de Sylvestre II, avait réussi, à force de peines et de soins, à se former une nombreuse bibliothèque. Dans sa correspondance, depuis son avènement à la papauté, il est sans cesse question de livres et des sommes d’argent qu’il destine à rechercher et acquérir des manuscrits dans toute l’Italie, l’Allemagne et la Belgique, et aussi des copies à faire et des corrections de textes à effectuer[087.2].
« Deux obstacles principaux empêchaient, à cette époque, au xe siècle, constate très justement Petit-Radel[087.3], les livres de devenir communs et d’accélé-