depuis l’an 1350 que cet usage s’est généralisé. « Il a donc fallu deux siècles pour vulgariser cette réforme[139.1]. »
« Joseph Scaliger prétend qu’Alde Manuce est le premier qui a introduit dans le latin la virgule, le point-virgule et l’accent grave, et qu’avant lui, personne n’en avait fait usage. Cette assertion demande une explication, car elle donnerait à entendre qu’avant Alde il n’existait ni virgule, ni accent, ce qui serait faux. La virgule a été inventée dans le viiie siècle, et le point-virgule dans le ixe ; les autres marques de repos le furent ensuite…. Ainsi l’on voit que les signes de ponctuation sont plus anciens que la découverte de l’imprimerie ; mais leur désignation actuelle, c’est-à-dire la valeur que nous leur donnons, est assez moderne. D’ailleurs ils étaient fort rares anciennement[139.2], » et, comme nous le disions il y a un instant, on n’en trouve pas dans les livres du xve siècle, dans les incunables.
Quant aux points suspensifs, « ils sont d’invention moderne », remarque Ernest Legouvé, qui ne les appelle jamais que « petits points »[139.3]. « Vous n’en trouverez pas un seul exemple avant le xviiie siècle,
- Mémorial de la librairie française, 20 janvier 1905, p. 41. ↩
- Gabriel Peignot, op. cit., p. 73, n. 1. ↩
- Cette locution « petits points », dans le sens de points suspensifs, ne se trouve ni dans Littré, ni dans Hatzfeld, ni dans Larousse, dans aucun dictionnaire ni traité de typographie. ↩