point de plaisir plus durable, » écrit lady Montague (lady Mary Wortley, née Pierrepont ; 1690-1762), l’auteur des très intéressantes lettres sur la Turquie et les mœurs musulmanes, qui se plaisait tant « au milieu de ses livres bien-aimés[168.1] ».
Dans une lettre adressée à son frère Henri, le 31 octobre 1767, Frédéric le Grand (1712-1786) fait une sorte d’humoristique et plaisante paraphrase du célèbre passage de Cicéron : Hæc studia adolescentiam alunt, etc.[168.2] : « Les Lettres sont sans doute la plus douce consolation des esprits raisonnables, car elles rassemblent toutes les passions et les contentent innocemment : — un avare, au lieu de remplir un sac d’argent, remplit sa mémoire de tous les faits qu’il peut entasser ; — un ambitieux fait des conquêtes sur l’erreur, et s’applaudit de dominer par son raisonnement sur les autres ; — un voluptueux trouve dans divers ouvrages de poésie de quoi charmer ses sens et lui inspirer une douce mélancolie ; — un homme haineux et vindicatif se nourrit des injures que les savants se disent dans leurs ouvrages polémiques ; — le paresseux lit des romans et des comédies qui l’amusent sans le fatiguer ; — le politique parcourt les livres d’histoire, où il trouve