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Mot-clé : « Maret (Henry) »

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Le Livre, tome II, p. 177-193

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 177.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 177 [193]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 178.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 178 [194]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 179.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 179 [195]. Source : Internet Archive.

VIII. Le calendrier des livres

L’idée de dresser un Calendrier des livres, c’est-à-dire de classer, suivant les saisons, les lectures qu’on fait ou qu’on se propose de faire, est certainement venue à plus d’un lecteur. L’auteur de l’Année d’un ermite, Jules Levallois (1829-1903), alors qu’il habitait son ermitage de Montretout, a composé un de ces calendriers, dont nous allons résumer les grandes lignes[177.1].

[II.193.177]
  1.  Cf. l’Année d’un ermite, pp. 29-44. (Paris, Librairie internationale, Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1870 ; in-18.) Comme complément des jugements portés sur Jules Levallois par Sainte-Beuve, par Jules Troubat et Jules Claretie, et reproduits dans notre tome I, page 204, note 2, voici quelques extraits du portrait tracé par un des publicistes les plus en renom et les plus lettrés de notre temps, M. Henry Maret, dans la France contemporaine, tome II, sans pagination (Paris, Clément Deltour, 1903) : « … En notre époque pratique où les journaux n’insèrent que les manuscrits qu’ils ont commandés, et ne se servent des autres que pour les mettre au cabinet, on ignore qu’autrefois les directeurs de journaux, qui, chose incroyable, étaient eux-mêmes des journalistes, confiaient à un homme intelligent et instruit le soin de leur rendre compte de la valeur des romans et autres travaux qui leur étaient envoyés. On recevait ou l’on refusait, et il n’était pas extraordinaire qu’on insérât ceux qu’on avait reçus…. Jules Levallois fut un des lecteurs les plus avisés et les plus consciencieux. Combien je connais d’hommes qu’il a fait arriver à la notoriété, puis à la gloire, après les avoir tirés de la misère, et qui l’en ont d’ailleurs récompensé, comme on récompense en ce bas monde, par la plus touchante indifférence ! Mais Levallois est un philosophe modeste, aux goûts simples, sans ambition, et déjà trop content que ceux qu’il a obligés ne lui aient pas fait trop de mal. C’est ce qu’il appelle sa chance. Il fut un de ceux qui contribuèrent à faire de l’Opinion nationale un des journaux les mieux rédigés de Paris. Ses fonctions l’y mirent naturellement en rapport avec tous les hommes en vue dans les lettres, dans les arts et même dans la politique. Il connut About, et aurait pu, tout comme un autre, fréquenter les salons de la princesse Mathilde. Mais il n’aimait pas le monde, et tout son bonheur consistait à vivre avec ses livres et à recevoir de temps en temps quelques amis dans un petit ermitage qu’il habitait à Montretout, sur les hauteurs de Saint-Cloud. Là se révélait un autre Levallois, celui des Chansons ; un Levallois inconnu, d’une jeunesse et d’un esprit étincelants. Il aimait à se délasser de ses articles graves en chantant lui-même, et d’une façon fine et charmante, des couplets satiriques, qu’il improvisait ou à peu près, et où étaient caricaturés et portraiturés avec humour les faits et les hommes contemporains. Quelques-unes de ces chansons, dont beaucoup sont de purs chefs-d’œuvre, ont été publiées. La plupart restent inédites…. C’est une figure peu ordinaire que celle de cet écrivain, qui a toujours vécu dans la retraite, ne demandant rien à personne, ne se mêlant à aucune agitation, et qui, bien que républicain et spiritualiste, n’est même pas décoré, n’est même pas de l’Académie…. Jules Levallois est un esprit du xviiie siècle, que, dans sa marche, l’humanité a oublié. Il aurait dû converser avec Diderot, Grimm, Mme d’Houdetot ; on ne voit pas ce qu’il a à dire aux marchands de coton. C’est pourquoi il s’est terré. Jules Levallois est le dernier homme de lettres. » Ajoutons, puisqu’il vient d’être question de Diderot, qu’on a très justement dit de Jules Levallois (dans le journal la Vie littéraire, numéro du 22 mars 1877) ce qu’on a dit de Diderot même : « Qui ne l’a pas entendu causer ne peut le connaître ».  ↩