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Le Livre, tome III, p. 159-173

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 159.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 159 [173]. Source : Internet Archive.

pas l’œil ou sommet des lettres basses, dites aussi lettres courtes : a, c, e, i[159.1], m, n…, mais celui des lettres longues hautes et basses : les lettres longues hautes sont : b, d, f, h, l, t ; les lettres longues basses : g, j, p, q, y. L’œil d’une lettre est, en d’autres termes, la partie saillante qui forme l’impression de cette lettre ; et le corps ou la force de corps est la hauteur totale de cette partie saillante, hauteur calculée du sommet des lettres longues hautes : b, d, f…, à l’extrémité inférieure des lettres longues basses : g, j, p… ; autrement dit, et selon la définition de M. le docteur Javal[159.2], « la distance qui sépare l’alignement supérieur de l’alignement inférieur des lettres longues ».

On nomme hauteur en papier ou simplement hauteur la distance du pied de la tige de cette lettre à la surface de son œil. Cette distance doit évidemment être la même pour tous les caractères, puisque tous sont destinés à être employés ensemble, à figurer dans la même composition, à l’effet de produire une impression simultanée et commune. La hauteur en papier est, en France, de 62 points et demi, soit 23 millimètres et demi[159.3].

Le même corps peut avoir et a ordinairement plusieurs variétés d’œil, et un caractère est gros œil ou

[III.173.159]
  1.  Certains typographes classent l’i (à cause du point) parmi les lettres longues hautes.  ↩
  2.  Op. cit., p. 214.  ↩
  3.  Cf. Émile Leclerc, op. cit., p. 47.  ↩

Le Livre, tome III, p. 157-171

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 157.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 157 [171]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 158.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 158 [172]. Source : Internet Archive.

A propos de l’impression, nous adresserons encore une fois aux lecteurs la recommandation que nous leur avons faite en parlant des papiers : « Ménagez vos yeux ! »

Donc, à part les dictionnaires et ouvrages de référence, à part les sommaires, les notes, index, tableaux, etc., où l’on est bien obligé de réduire et serrer le texte, pas de livres imprimés en caractères trop fins, et, pour préciser, en caractères inférieurs au « corps huit »[157.1]. On sait que les caractères d’imprimerie, — qui sont composés de plomb et d’antimoine ou régule (environ 4 de plomb pour 1 d’antimoine), — se mesurent et se classent par points, quel que soit d’ailleurs leur genre, qu’ils appartiennent au romain, à l’elzevier ou à l’italique : nous verrons dans un instant ce que signifient ces noms. Le point[157.2], unité typographique, n’a pas

[III.171.157]
  1.  Tel est le chiffre donné approximativement par M. Émile Javal, dans sa Physiologie de la lecture et de l’écriture, p. 121 : « … Ceci nous amène à faire choix de caractères d’environ huit points…. » Le célèbre oculiste allemand Hermann Cohn, professeur à l’Université de Breslau, va bien plus loin, et, dans son livre Comment doivent être les caractères de labeur et de journaux, conseille « de ne pas employer de corps au-dessous du dix ». Il ajoute qu’on doit, d’une façon générale, interligner très fortement. (Cf. le Courrier du livre, 1er août 1903, p. 459.)  ↩
  2.  L’invention du point typographique est due à Pierre-Simon Fournier, alias Fournier le Jeune [1712-1768] ; elle remonte à 1737 environ ; mais la mesure initiale dont s’était servi cet imprimeur et graveur était conventionnelle, partant sujette à discussions et à erreurs (cf. Émile Leclerc, op. cit., pp. 40 et 42). Le « point Fournier » fut modifié en 1753 par François-Ambroise Didot, qui prit pour base la mesure légale d’alors le pied de roi [0m,324, d’après Littré], dont il divisa la ligne [0m,0022558, d’après Littré] en six parties égales, en six points [0m,0022558 : 6 = 0,00037597, soit 0mm,376 ou 0mm,38]. Un caractère d’imprimerie ayant exactement pour longueur ces six points se nomme le six ; s’il a un point de plus, c’est-à-dire sept points, le sept ; huit points, le huit ; etc. (Cf. Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 846.) — C’est Fournier le Jeune qui a dit que « la théorie d’un art si utile (l’imprimerie) ne devrait être ignorée d’aucun de ceux à qui l’usage des livres est familier », et qu’ « il serait à souhaiter que tout homme de lettres fût en état de juger sainement de la mécanique de ses productions ». (Manuel typographique, t. I, p. ix.) Voir aussi le Courrier du livre, 15 avril 1906, p. 245.  ↩

Le Livre, tome III, p. 123-137

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 123.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 123 [137]. Source : Internet Archive.

« L’in-18, d’usage fréquent, est surtout le format des romans.

« La double couronne en in-16 remplace le jésus en in-18 ; la grandeur du volume est la même, et l’impression des quarts, demis et trois quarts [de feuille] se fait sans perte de papier[123.1]. »

A la suite de ces divers formats, il convient de mentionner le format fantaisiste oblong (plus large que haut)[123.2], employé surtout pour les albums de dessin. Les livres qui ont reçu cette forme insolite ne se tiennent pas aisément ouverts à la main, à moins d’être repliés plat contre plat, d’où un grand risque de leur casser le dos, et ne peuvent guère être lus que sur une table, ce qui, comme nous l’avons vu, est, pour nombre de lecteur, très incom-

[III.137.123]
  1.  Émile Leclerc, op. cit., p. 288. — Nous avons déjà noté (p. 93) que certains in-12, in-16 et in-18 ont les mêmes dimensions, et peuvent être considérés comme « synonymes ». Inutile de faire observer que, dans les deux citations précédentes de MM. Gustave Mouravit et Émile Leclerc, les formats mentionnés manquent de précision, qu’il eût été bon de dire de quel in-4, de quel in-8, in-12, in-16, etc., il s’agit, puisqu’un in-4 peut être plus petit qu’un in-8 (in-4 écu < in-8 colombier), un in-8 plus petit qu’un in-12, etc. (voir supra, pp. 92-93, et le tableau de la page 94). Mais, encore une fois, l’usage est fréquent de désigner les formats par le nombre seul des plis de la feuille, sans faire connaître les dimensions de cette feuille, la sorte de papier employée : jésus, raisin, colombier, etc., et de ne donner ainsi de ces formats qu’une idée approximative.  ↩
  2.  Le format oblong, format d’album, est aussi désigné sous le nom de format à l’italienne. (Cf. Émile Javal, le Mécanisme de l’écriture : Revue scientifique, 21 mai 1881, p. 652.)  ↩

Le Livre, tome III, p. 099-113

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 99.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 99 [113]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 100.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 100 [114]. Source : Internet Archive.

encarts, qui tous nécessairement portent aussi une signature, afin qu’on puisse les classer et assembler, d’où une nouvelle cause de confusion pour la détermination du format. Chaque feuille d’un volume in-12, par exemple (24 pages), au lieu d’être entière, pourra se composer de deux cahiers, l’un in-8 (16 pages) et l’autre in-4 (8 pages), recevant chacun une signature. Chaque feuille d’un volume in-18 (36 pages) pourra se faire en deux cahiers, l’un in-12 (24 pages) et l’autre in-6 (12 pages) ; — ou bien en trois cahiers de 12 pages chacun et ayant tous les trois leur signature propre. Souvent même ces divisions sont encore plus compli­quées[099.1]. Ajoutons

[III.113.099]
  1.  Nous ne donnerons (pp. 103 et suiv.) que trois spécimens d’imposition ; celle d’une feuille in-8 : — « l’in-8 est l’unité principale du format ; le sous-multiple est l’in-folio, et les multiples sont l’in-16, l’in-32, l’in-48, l’in-72 et l’in-96 ; c’est l’imposition la plus couramment employée : elle se compose de quatre in-folio encartés » (Émile Leclerc, op. cit., p. 317) ; — et celle d’une feuille in-18, d’abord en deux cahiers séparés, l’un de 24 pages et l’autre de 12 pages (cahiers avec coupure et encart dedans), puis en trois cahiers égaux, c’est-à-dire de 12 pages chacun (avec coupure et encart dedans). Comme on le verra dans la légende (p. 103), le pliage de la feuille in-8 est des plus simples. Quant à celui des deux feuilles in-18 (pp. 104 et 105), il a nécessité des explications, inévitablement compliquées et ardues, que je me suis efforcé de rendre aussi intelligibles que je l’ai pu. Cette question de l’imposition, qu’il m’était impossible de ne pas aborder en parlant du « Format », est d’ailleurs tout à fait spéciale et technique, et elle appartient plutôt à un traité de typographie qu’à une étude d’ensemble comme la nôtre, un guide ou manuel dédié aux amis des livres. Pour plus de développements sur ce point, nous renverrons donc aux ouvrages de Théotiste Lefevre, de Daupeley-Gouverneur, de Desormes, d’Émile Leclerc, d’Henri Fournier, etc. Rien que pour le format in-18, Théotiste Lefevre (op. cit., t. I, pp. 374-384) indique treize modes différents d’imposition ; M. Émile Leclerc (op. cit., pp. 327 et suiv.) en donne sept : 1º en 1 cahier sans coupure ; 2º en 1 cahier avec coupure en longueur ; 3º en 1 cahier avec coupure en largeur ; 4º en 2 cahiers, chacun sans coupure ; 5º en 2 cahiers avec coupure et carton dedans ; 6º en 3 cahiers, chacun sans coupure ; 7º en 3 cahiers avec coupure et carton dedans.  ↩

Le Livre, tome III, p. 098-112

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 98.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 98 [112]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 99.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 99 [113]. Source : Internet Archive.

tirage, de plier la feuille dans l’ordre numérique des pages, ne pourrait pas s’effectuer. On sectionne donc ces feuilles, on les partage en cahiers, en car­tons[098.1] ou

[III.112.098]
  1.  Les cartons ou encarts portent quelquefois, dans certains cas, — par exemple, quand ils sont plus longs que larges, et forment une sorte de bande, comme dans l’in-18 en deux cahiers, — le nom de feuilletons. (Cf. id., op. cit., p. 20.) On donne encore le nom de cartons à des feuilles supplémentaires d’impression qu’on est quelquefois obligé de faire, pour remplacer des pages d’un livre qui contiennent soit des erreurs qu’on veut réparer, soit des passages qu’on désire supprimer. Ces feuillets supplémentaires une fois tirés sont cousus ou collés à la place des pages enlevées. Un carton se compose toujours de quatre pages qui se tiennent. Mais on peut n’avoir besoin d’apporter des modifications que dans une seule page, de ne changer qu’une ligne ou qu’un mot : cette page réimprimée (et qui forme un feuillet naturellement, puisqu’elle comprend un recto et un verso), destinée à remplacer la page primitive, s’appelle onglet (cf. Émile Leclerc, op. cit., p. 110), du nom de la mince bande de papier cousue dans le volume et sur laquelle on la colle (cf. infra, pp. 350-351). Enfin, on donne aussi le nom de cartons aux cartes de détail placées dans les angles d’une grande carte géographique.  ↩

Le Livre, tome III, p. 097-111

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 97.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 97 [111]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 98.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 98 [112]. Source : Internet Archive.

La signature permet, ou plutôt devrait permettre, de déterminer facilement le format d’un livre.

Puisque nous savons, par exemple, que l’in-4 a sa feuille pliée de façon à donner 8 pages, il est clair que la deuxième feuille commencera à la page 9 (8 + 1) et que c’est au bas de cette page 9 que figurera la signature 2. Le chiffre 3 se trouvera de même au bas de la page 17 (8 + 8 + 1) ; le 4, au bas de la page 25 (8 + 8 + 8 + l) ; etc.

De même, l’in-8 comprenant 16 pages, la signature 2 se trouvera au bas de la page 17 (16 + 1) ; la signature 3, au bas de la page 33 (16 + 16 + 1) ; la signature 4, au bas de la page 49 ; etc.

Mais les feuilles destinées à fournir beaucoup de pages, à fournir, pour préciser, des formats plus petits que l’in-8, ne se plieraient pas aisément en un aussi grand nombre de fois, surtout si le papier était un peu fort, on le comprend de reste ; elles renfleraient, gondoleraient, auraient trop gros dos, et se prêteraient difficilement au brochage ou à la reliure[097.1]. Parfois même l’imposi­tion[097.2], permettant, après le

[III.111.097]
  1.  Cf. Émile Leclerc, op. cit., p. 327.  ↩
  2.  Imposer une feuille, c’est, comme nous venons de le voir (p. 91, n. 1), placer dans un châssis les pages de cette feuille, en les disposant de telle sorte que, lorsque ladite feuille est imprimée et pliée, ses pages se suivent dans leur ordre numérique. Au début de l’imprimerie, l’imposition était des plus simples, ou plutôt elle n’existait pas et ne pouvait exister, puisque, par suite des petites dimensions des presses, on ne pouvait tirer à la fois que deux pages in-folio. Les imprimeurs suivaient donc l’exemple des copistes ; ils pliaient en deux un certain nombre de feuilles, 1, 2, 3, par exemple ; la feuille 1 était formée des deux premières pages et des deux dernières (1, 2, 11 et 12) ; la feuille 2, composée des pages 3, 4, 9 et 10, entrait dans la feuille 1 ; et la feuille 3, comprenant les pages 5, 6, 7 et 8, entrait dans la feuille 2. Ce premier cahier portait pour signature, au bas, à droite, la lettre A ; les cahiers suivants recevaient respectivement pour signatures les lettres B, C, D…. En outre, afin d’éviter les confusions et de faciliter le placement des feuilles, les pages étaient, de deux en deux, marquées d’un numéro d’ordre en chiffres romains, placé à côté de la signature. Ainsi la 1re page du premier cahier portait Aj ; la 3e page Aij ; la 5e Aiij ; la 7e Aiiij ou Aiv. On avait de même pour le deuxième cahier ; Bj, Bij, Biij, Biiij ou Biv, etc. Au lieu de chiffres romains, on a employé aussi les chiffres arabes : A, A2, A3, A4, etc. (Cf. Émile Leclerc, op. cit., p. 285 ; et Daruty de Grandpré, op. cit., p. 25. n. 1.)  ↩

Le Livre, tome III, p. 089-103

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 89.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 89 [103]. Source : Internet Archive.

geures et les pontuseaux étaient horizontaux ou perpendiculaires.

Voici la liste des formats les plus usités, avec leur nombre de feuillets et de pages et la position de leurs pontuseaux ; celle de leurs vergeures est naturellement toujours en sens inverse de celle-ci, puisque vergeures et pontuseaux se coupent à angle droit :

L’in-plano, appelé aussi format atlas ou atlantique, c’est la feuille non pliée, en feuillet, comprenant par conséquent deux pages, recto et verso : ici la position des pontuseaux dépend du sens dans lequel on regarde la feuille ;

L’in-folio a la feuille pliée en 2 et contient 4 pages : ses pontuseaux sont perpendiculaires ;

L’in-quarto ou in-quatre (in-4)[089.1] a la feuille pliée en 4 et contient 8 pages : ses pontuseaux sont horizontaux ;

L’in-octavo ou in-huit (in-8) a la feuille pliée en 8 et contient 16 pages : ses pontuseaux sont perpendiculaires ;

L’in-douze (in-12) a la feuille pliée en 12 et contient 24 pages : ses pontuseaux sont horizontaux ;

[III.103.089]
  1.  « L’usage moderne, que nous adoptons, préfère supprimer l’º dans in-4 et in-8. » (Daupeley-Gouverneur, le Compositeur et le Correcteur typographes, p. 101.) « Lorsque in-4, in-8, in-12, etc., sont abrégés, on ne les fait pas suivre d’un º supérieur. » (Règles typographiques adoptées dans les publications de la librairie Hachette et Cie, p. 51.) Voir aussi Émile Leclerc, Nouveau Manuel complet de typographie, p. 162.  ↩

Le Livre, tome III, p. 067-081

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 67.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 67 [081]. Source : Internet Archive.

Le papier végétal, ou papier à calquer, est un papier très fin et transparent, fait de filasse de chanvre ou de lin non blanchie.

On donne le nom de papier porcelaine à un papier recouvert d’une couche de blanc opaque mélangé à de la colle de peau. Ce blanc était autrefois du blanc de céruse : pour éviter les empoisonnements, on se sert aujourd’hui de sulfate de baryte[067.1].

Les papiers bulle sont des papiers teintés, en jaune le plus souvent, et généralement de qualité inférieure.

Quant au carton, il se fabrique soit par la superposition et la compression de plusieurs feuilles de papier, soit par la même méthode que le papier ordinaire, mais avec une pâte moins épurée, composée de déchets plus grossiers. La première sorte est dite carton de collage, la seconde carton de moulage[067.2].

Le carton anglais, connu sous le nom de bristol ou bristol anglais, « n’est, quelle que soit son épaisseur, qu’une feuille de papier faite à la cuve avec les plus belles espèces de chiffons, auxquelles on ajoute une proportion assez considérable de kaolin[067.3] ».

Le bristol français, dit aussi carton de Bristol, est, au contraire, obtenu par superposition : c’est un

[III.081.067]
  1.  Émile Leclerc, op. cit., p. 551.  ↩
  2.  Paul Charpentier, op. cit., p. 307.  ↩
  3.  Id., ibid.  ↩

Le Livre, tome III, p. 051-065

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 51.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 51 [065]. Source : Internet Archive.

On voit quelle ample progression décroissante, due aux perfectionnements de l’outillage et des procédés de fabrication, a parcourue, en moins de quarante ans, le prix des papiers de bois. Et cette baisse n’est pas enrayée, ce prix continue à décroître, toujours, il est vrai, au détriment de la qualité.

Nous donnons, dans le tableau ci-après, la liste des papiers actuellement le plus en usage, ainsi que leurs dimensions métri­ques[051.1] et leurs modes d’emploi : quant à leurs poids, ils présentent, pour chaque sorte, de telles variations, qu’il nous a semblé plus prudent de ne risquer aucun chiffre.

[III.065.051]
  1.  Ces chiffres ne sont pas toujours rigoureusement fixes, et présentent parfois, dans la réalité, des différences en plus ou en moins, comme on peut s’en convaincre en consultant : Paul Charpentier, op. cit., pp. 259-260 ; — Louis Figuier, op. cit., p. 295 ; — E. Desormes, Notions de typographie, p. 499 ; — Émile Leclerc, Nouveau Manuel complet de typographie, p. 286 ; — J.-B. Munier, Nouveau Guide illustré de l’imprimerie…, p. 10 ; — Albert Maire, Manuel pratique du bibliothécaire, p. 375, où se trouve un « Tableau des dimensions et des poids des papiers de France établis, avant le système décimal, en pouces et en lignes » ; — etc. M. Manquest, de la maison Darblay, a bien voulu me fournir aussi d’utiles renseignements sur les dimensions et les modes d’emploi des papiers ; je l’en remercie, ainsi que M. Lebreton, chef du service des impressions de la librairie Flammarion, qui, pour tout ce qui touche le papier, le format, l’impression et l’illustration, m’a maintes fois aidé de ses excellents conseils. — Pour exprimer les dimensions des papiers, il est d’usage de mentionner le plus petit nombre le premier : ex. : Raisin = 0,50 × 0,65 (et non 0,65 × 0,50).  ↩

Le Livre, tome III, p. 039-053

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 39.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 39 [053]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 40.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 40 [054]. Source : Internet Archive.

Le kaolin et le sulfate de chaux ont pour but de donner plus de poids, plus de charge au papier. « Une certaine quantité de kaolin donne au papier une apparence plus belle et plus fine, un grain plus doux…. Le kaolin, s’il est mis en excès, a l’inconvénient de rendre le papier cassant. N’étant autre chose qu’une poussière minérale, il accroît le poids et le volume de la pâte ; mais il remplit les intervalles qui existent entre les fibrilles sans se feutrer, s’entre-croiser avec elles. On fait également entrer le kaolin dans la pâte des papiers d’impression qui ne sont pas collés. Le kaolin a plus d’inconvénients, dans ce cas, et, s’il est employé en trop grandes proportions, il devient une véritable fraude de la part du fabricant[039.1]. »

La gélatine, la résine, la fécule et l’alun servent à coller ou encoller le papier.

Le collage ou encollage à la gélatine, dit collage animal, s’emploie surtout pour les papiers à la main, qui ne peuvent être encollés qu’après la mise en feuilles[039.2]. « En Angleterre…, les fabricants, qui pro-

[III.053.039]
  1.  Louis Figuier, op. cit., p. 241. Il ne faut pas oublier que le kaolin, aussi bien que le sulfate de chaux, ou encore le sulfate de baryte, mêlés au papier, « usent rapidement les caractères d’imprimerie, en altérant chimiquement ces caractères ». (Id., op. cit., p. 263.)  ↩
  2.  Cf. id., op. cit., p. 248. Contrairement au papier mécanique, le collage du papier vergé, et, d’une façon plus générale, de tout papier de cuve, de tout papier à la main, se fait à la main, après séchage. A cet effet, les feuilles sont plongées dans de larges récipients contenant le bain préparé à cette intention, puis elles sont de nouveau étendues et séchées. Sur le papier ainsi collé superficiellement, le grattage est impossible ; en tout cas, il serait vite décelé ; c’est pour cela que, parait-il, les papiers timbrés sont ainsi collés. » (Émile Leclerc, Nouveau Manuel complet de typographie, p. 548.)  ↩