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Mot-clé : « Henri IV »

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Le Livre, tome I, p. 232-256

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 232.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 232 [256]. Source : Internet Archive.

« depuis qu’il est Français », Sénèque, Cicéron, surtout dans ses ouvrages de philosophie morale et dans ses lettres à Atticus (bien que, ajoute-t-il, — et c’est là une des erreurs de goût de Montaigne, — « sa façon d’escrire me semble en­nuyeuse[232.1] »), Diogène Laërce, César et Salluste.

Le poète Passerat (1534-1602) mettait, en tête de ses auteurs favoris, Properce, Catulle et Tibulle.

Le savant Juste Lipse (1547-1606) goûtait tellement Tacite qu’il l’avait appris par cœur en entier. On raconte qu’il fit un jour le pari de réciter de mémoire tous les endroits des ouvrages de cet historien qu’on lui désignerait, consentant à être poignardé s’il venait à se tromper ou à se trouver à quia. Il est à remarquer cependant que le célèbre philologue ne donne aucune place à Tacite dans la déclaration suivante : « Je n’admire que trois hommes, Homère, Hippocrate et Aristote. Ce sont les seuls, à mon avis, qui ont porté l’humanité au delà de ses forces et de sa sphère natu­relle[232.2]. »

Comme l’amiral de Coligny, Henri IV (1553-1610) avait, dans sa jeunesse, un goût particulier pour les Éléments d’Euclide et les Vies de Plutarque[232.3].

[I.256.232]
  1.  Montaigne, Essais, II, x ; t. II, pp. 211 et s. (Paris, Charpentier, 1862.) Ce chapitre x du livre II est entièrement consacré par Montaigne à ses ouvrages préférés.  ↩
  2.  Ap. Peignot, op. cit., t. I, p. 108.  ↩
  3.  Cf. supra, p. 126, n. 1, la lettre de Henri IV à Marie de Médicis : « … Plutarque me sourit toujours d’une fraîche nouveauté ; l’aimer, c’est m’aimer, » etc.  ↩

Le Livre, tome I, p. 125-149

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 125.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 125 [149]. Source : Internet Archive.

aussi dépourvu d’entêtement qu’inaccessible à l’exaltation, le prudent épicurien déclare préférer à tout, même aux livres, la santé et la gaieté, nos deux meilleures pièces : « Les livres sont plaisants ; mais si, de leur fréquentation, nous en perdons enfin la gayeté et la santé, nos meilleures pièces, quittons-les : je suis de ceulx qui pensent leur fruict ne pouvoir contrepoiser cette perte…. Je n’aime pour moi que des livres ou plaisants et faciles qui me chatouillent, ou ceulx qui me consolent, et conseillent à régler ma vie et ma mort[125.1]. »

Henri IV (1553-1610) était, au dire de Scaliger[125.2], incapable de deux choses : « à savoir de lire et de tenir gravité ». D’Aubigné parle aussi de ce peu de goût de son maître pour la lecture[125.3]. « Il est fort heureux, ajoute Sainte-Beuve[125.4], après cette citation de d’Aubigné, qu’il ait lu Plutarque dans son enfance et par les soins de sa mère, car il ne l’aurait sans

[I.149.125]
  1.  Essais, livre I, chap. xxxviii (t. I, pp. 367-368).  ↩
  2.  Ap. Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. XI, p. 379.  ↩
  3.  Parmi les princes peu lisards, selon l’expression de la maréchale Lefebvre, — qui, visitant un hôtel qu’elle venait d’acheter, et voyant la pièce réservée à la bibliothèque, dont les rayons étaient dégarnis de livres, s’avisait de cet expédient : « J’en ferai un fruitier ! Lefebvre n’est pas lisard, moi, point du tout lisarde… » (cf. Fertiault, les Légendes du livre, pp. 27 et 188), — on cite le roi Charles X, qui avouait un jour : « J’en veux à M. de la Vauguyon de m’avoir si mal élevé que je n’ai jamais pu lire quatre pages de suite, même quatre pages de Gil Blas, sans m’ennuyer. » (Sainte-Beuve, op. cit., t. II, p. 550.)  ↩
  4.  Sainte-Beuve, op. cit., t. XI, p. 380.  ↩