Bunyan en petits volumes séparés. Je les revendis ensuite pour être à même d’acheter les Collections historiques de Burton. C’étaient de petits livres de colporteurs, à fort bon marché, formant en tout quarante volumes. La petite bibliothèque de mon père était presque toute composée d’ouvrages de polémique religieuse. Je les lus presque tous. J’ai souvent regretté que, à une époque où j’étais dévoré d’une telle soif de m’instruire, il ne me fût pas tombé sous la main des livres mieux appropriés à mes goûts, puisqu’il était décidé que je ne serais pas théologien. Parmi ces livres étaient les Vies de Plutarque : je les lus avec avidité…. Cette passion livresque détermina enfin mon père à faire de moi un imprimeur[040.1]…. »
Sur Stendhal (Henri Beyle, 1783-1842), M. Albert Collignon nous conte les détails suivants[040.2] : « Son père, qui allait souvent seul à la campagne, avait sa bibliothèque dans son domaine de Claix, à deux lieues de Grenoble. Cette bibliothèque était toujours fermée. Mais Henri ayant découvert le lieu où il mettait la clef, l’ouvrit quelquefois, et trouva moyen de s’emparer de la Nouvelle Héloïse et de Grandisson ; il lisait ces deux romans, les yeux pleins de larmes,
- Benjamin Franklin, Autobiographie, trad. Éd. Laboulaye, pp. 9-10. (Paris, Hachette, 1887.) ↩
- L’Art et la Vie de Stendhal, pp. 55-56. (Paris, Germer-Baillière, 1868.) ↩