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Mot-clé : « Franklin (Benjamin) »

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Le Livre, tome II, p. 040-056

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 040.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 040 [056]. Source : Internet Archive.

Bunyan en petits volumes séparés. Je les revendis ensuite pour être à même d’acheter les Collections historiques de Burton. C’étaient de petits livres de colporteurs, à fort bon marché, formant en tout quarante volumes. La petite bibliothèque de mon père était presque toute composée d’ouvrages de polémique religieuse. Je les lus presque tous. J’ai souvent regretté que, à une époque où j’étais dévoré d’une telle soif de m’instruire, il ne me fût pas tombé sous la main des livres mieux appropriés à mes goûts, puisqu’il était décidé que je ne serais pas théologien. Parmi ces livres étaient les Vies de Plutarque : je les lus avec avidité…. Cette passion livresque détermina enfin mon père à faire de moi un imprimeur[040.1]…. »

Sur Stendhal (Henri Beyle, 1783-1842), M. Albert Collignon nous conte les détails suivants[040.2] : « Son père, qui allait souvent seul à la campagne, avait sa bibliothèque dans son domaine de Claix, à deux lieues de Grenoble. Cette bibliothèque était toujours fermée. Mais Henri ayant découvert le lieu où il mettait la clef, l’ouvrit quelquefois, et trouva moyen de s’emparer de la Nouvelle Héloïse et de Grandisson ; il lisait ces deux romans, les yeux pleins de larmes,

[II.056.040]
  1.  Benjamin Franklin, Autobiographie, trad. Éd. Laboulaye, pp. 9-10. (Paris, Hachette, 1887.)  ↩
  2.  L’Art et la Vie de Stendhal, pp. 55-56. (Paris, Germer-Baillière, 1868.)  ↩

Le Livre, tome II, p. 039-055

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 039.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 039 [055]. Source : Internet Archive.

mes goûts sérieux, il me faisait des choix fort plaisants, quant aux convenances ; par exemple, il me donna le traité de Fénelon sur l’éducation des filles, et l’ouvrage de Locke sur celle des enfants ; de manière qu’on donnait à l’élève ce qui est destiné à diriger les instituteurs. Je crois pourtant que cela réussissait très bien, et que le hasard m’a servi mieux peut-être que n’auraient fait les combinaisons ordinaires. »

Le poète des Mois, Jean-Antoine Roucher (1745-I794), dit, de son côté, en s’adressant à son père[039.1] : « Je n’oublierai jamais ces jours de mon enfance, où, me menant avec vous dans des promenades solitaires, vous m’entreteniez du génie précoce de Pascal et du Tasse, et me faisiez lire la vie de ces deux grands hommes. Grâces à vous, mon cœur palpitait déjà au nom de la gloire. Je n’oublierai jamais qu’à ces premières lectures, vous fîtes bientôt succéder celles de Télémaque et de la Jérusalem délivrée. Quel charme je trouvais à ces deux ouvrages ! »

Benjamin Franklin (1706-1790), dans ses Mémoires, nous parle ainsi de ses premiers livres : « Dès mon enfance j’étais passionné pour la lecture, et j’employais à acheter des livres tout l’argent qui me venait dans les mains. J’étais très amateur de voyages. Ma première acquisition fut les Œuvres de

[II.055.039]
  1.  Les Mois, poème en douze chants, Dédicace, t. I, sans pagination. (Paris, Quillian, 1770.)  ↩

Le Livre, tome I, p. 173-197

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 173.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 173 [197]. Source : Internet Archive.

« des livres, une masse de livres, » et le peintre dut représenter le petit homme tenant un gros volume ouvert sur ses genoux, pendant que l’index de sa main droite montrait une pile d’ouvrages entassés à ses pieds. »

L’historien Gibbon (1737-1794), qui avait puisé, dès l’enfance, auprès d’une de ses tantes, un irrésistible amour de la lecture, disait plus tard qu’il n’échangerait pas cette passion « pour les trésors de l’Inde[173.1] ».

Benjamin Franklin (1706-1790) manifesta, lui aussi, dès son bas âge, un goût très vif pour la lecture. Les quelques livres que possédait son père étaient surtout des ouvrages de polémique religieuse ; il les lut ; il lut surtout les Vies de Plutarque, qui, par hasard, s’y trouvaient mêlées. Il acheta ensuite quelques volumes de voyages ; un peu plus tard, un tome dépareillé du Spectateur d’Addison lui tomba sous la main et lui servit de modèle de style. A douze ans, Benjamin Franklin était apprenti imprimeur chez un de ses frères, et il devait y rester jusqu’à vingt et un ans. « Son

[I.197.173]
  1.  Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. VIII, p. 436 ; et Lubbock, le Bonheur de vivre, p. 61. On trouve, dans ce dernier ouvrage, chap. iii et iv, et dans le volume de M. B.-H. Gausseron, mentionné plus haut, Bouquiniana, notes et notules d’un bibliologue (Paris, Daragon, 1901), de nombreuses pensées et anecdotes sur les livres et la lecture, glanées de préférence parmi les écrivains anglais.  ↩