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Le Livre, tome II, p. 151-167

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 151.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 151 [167]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 152.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 152 [168]. Source : Internet Archive.

C’est une société intellectuelle, intelligente, distinguée, de tous les temps, de tous les pays, que nous associons à notre esprit en nos heures de rêveries, de méditation et de repos[151.1]. »

Mais, à côté des luxueuses publications et des coûteuses raretés et merveilles de l’imprimerie, les volumes à bon marché, les humbles et pauvres livres, les « bouquins », pour les appeler par leur nom vulgaire[151.2], ont eu aussi leurs apologistes. Voici les belles

[II.167.151]
  1.  Camille Flammarion, Stella, pp. 408-409.  ↩
  2.  « Bouquin : livre ancien, livre d’occasion. Diminutif ironique de l’allemand buch (prononcez bouc). Se prend indifféremment en bonne et en mauvaise part. » (Lorédan Larchey, ap. Fertiault, les Amoureux du livre, p. 243.) « Saint-Ange. Ce serait une honte si, après avoir tant parlé de bouquin, je laissois eschapper l’occasion d’apprendre de toy pourquoi on appelle ainsi les vieux livres. — Mascurat. J’ai autrefois observé, estant à Basle, que les Allemands appellent un livre Buc ou Bouc, comme quelques-uns prononcent ; et d’autant que les plus anciens livres imprimés nous sont venus d’Allemagne, où l’impression fut trouvée…. cela a esté cause que les François voulant parler d’un vieil livre ont dit que c’estoit un Buc ou Bouquin, comme qui diroit un de ces vieux livres d’Allemagne, qui ne sont plus bons qu’à faire des fusées. » (Gabriel Naudé, ap. Mouravit, op. cit., p. 393.) « Les bouquins, ce sont les sans-culottes des bibliothèques ! » s’écriait Grégoire, dans son rapport sur les bibliothèques, en 1794. « Les bouquins, disait-il encore, oui, dans les bibliothèques, ce sera comme dans la société ! On n’appréciera que les sottises bien habillées, les fadaises nobiliaires et autres, couvertes en maroquin, dorées sur tranche, tandis qu’on méconnaîtra ces pauvres livres modestes, dont les services pourtant compensent bien le misérable costume ; » etc. (Eugène Despois, le Vandalisme révolutionnaire, chap. xvi, p. 212.)  ↩

Le Livre, tome II, p. 150-166

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 150.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 150 [166]. Source : Internet Archive.

Voici, d’autre part, en quels termes émus et précis, nettement et minutieusement circonstanciés, un de nos contemporains, que les merveilles du ciel ne sont pas seules à passionner, qui sait comprendre et admirer toutes les splendeurs, M. Camille Flammarion (1842-….), a décrit le bonheur de la bibliophilie :

« Prendre dans ses mains un beau livre, d’une édition soignée, agréable à lire au point de vue typographique, bien imprimé, larges marges, bon papier, reliure élégante, gravures de maîtres, pas trop lourd à la main, et regarder ce livre avant de le lire, le dos appuyé dans un fauteuil confortable, la lampe derrière soi, le parcourir, en prendre possession, et le lire ensuite à loisir en en savourant toutes les qualités de pensée et de style ; puis le retrouver plus tard sur les rayons d’une bibliothèque non fermée, accessible à tous les caprices de la main, en compagnie d’une quantité d’autres non moins hautement appréciés : c’est là un exquis plaisir de l’esprit, qui rend toujours trop brèves et trop fugitives les heures passées dans la bibliothèque. Oh ! que les livres sont de bons amis ! Nous les choisissons à notre goût[150.1], nous les consultons, ils nous sont fidèles, ils nous instruisent, nous éclairent, nous guident, nous consolent.

[II.166.150]
  1.  « Les livres sont des amis, de bons amis, que nous choisissons à notre gré, » etc. : voir, à propos de cette comparaison, notre tome I page 217, note 2 ; et infra, pages 154, 158 et s., citations d’Édouard Laboulaye, d’Alexandre Piedagnel et de Jacques Normand.  ↩