C’est une société intellectuelle, intelligente, distinguée, de tous les temps, de tous les pays, que nous associons à notre esprit en nos heures de rêveries, de méditation et de repos[151.1]. »
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Mais, à côté des luxueuses publications et des coûteuses raretés et merveilles de l’imprimerie, les volumes à bon marché, les humbles et pauvres livres, les « bouquins », pour les appeler par leur nom vulgaire[151.2], ont eu aussi leurs apologistes. Voici les belles
- Camille Flammarion, Stella, pp. 408-409. ↩
- « Bouquin : livre ancien, livre d’occasion. Diminutif ironique de l’allemand buch (prononcez bouc). Se prend indifféremment en bonne et en mauvaise part. » (Lorédan Larchey, ap. Fertiault, les Amoureux du livre, p. 243.) « Saint-Ange. Ce serait une honte si, après avoir tant parlé de bouquin, je laissois eschapper l’occasion d’apprendre de toy pourquoi on appelle ainsi les vieux livres. — Mascurat. J’ai autrefois observé, estant à Basle, que les Allemands appellent un livre Buc ou Bouc, comme quelques-uns prononcent ; et d’autant que les plus anciens livres imprimés nous sont venus d’Allemagne, où l’impression fut trouvée…. cela a esté cause que les François voulant parler d’un vieil livre ont dit que c’estoit un Buc ou Bouquin, comme qui diroit un de ces vieux livres d’Allemagne, qui ne sont plus bons qu’à faire des fusées. » (Gabriel Naudé, ap. Mouravit, op. cit., p. 393.) « Les bouquins, ce sont les sans-culottes des bibliothèques ! » s’écriait Grégoire, dans son rapport sur les bibliothèques, en 1794. « Les bouquins, disait-il encore, oui, dans les bibliothèques, ce sera comme dans la société ! On n’appréciera que les sottises bien habillées, les fadaises nobiliaires et autres, couvertes en maroquin, dorées sur tranche, tandis qu’on méconnaîtra ces pauvres livres modestes, dont les services pourtant compensent bien le misérable costume ; » etc. (Eugène Despois, le Vandalisme révolutionnaire, chap. xvi, p. 212.) ↩