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Le Livre, tome I, p. 210-234

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 210.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 210 [234]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 211.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 211 [235]. Source : Internet Archive.

lons l’interroger…. Où donc trouver des amis véritables ? Dans les livres. Là sont des gens qui ont souffert et qui ont raconté ce qu’ils ont souffert, des amis qui ont vécu souvent plusieurs siècles avant nous, mais qui nous consolent, parce qu’ils viennent mêler leurs souffrances à la nôtre[210.1]…. »

[I.234.210]
  1.  De l’éducation qu’on se donne à soi-même, conférence publiée par la Revue des Cours littéraires, t. III, 24 mars 1866, pp. 281-288. Voir aussi d’Édouard Laboulaye une conférence sur les Bibliothèques populaires, eod. loc., 30 décembre 1865, pp. 83-88 ; la Manie des livres, à propos d’un catalogue (du catalogue de la bibliothèque du trop fameux Libri), dans les Études morales et politiques, par É. Laboulaye, pp. 351-372 (Paris, Charpentier, 1871 ; 5e édit.) ; et Sur un catalogue, eod. loc., pp. 373-386. Cf. encore les considérations suivantes, empruntées à A.-L.-A. Fée (1789-1874) (Voyage autour de ma bibliothèque, pp. 1-2 ; Paris, Berger-Levrault, 1856) : « Les livres sont des amis, a-t-on dit, et personne plus que moi n’est disposé à les qualifier ainsi ; j’ajouterai même que, parmi ces amis, il en est vers lesquels on se sent attiré par des sympathies si nombreuses qu’on serait tenté de voir en eux des parents dignes de tout notre respect et de tout notre amour. Une bibliothèque qui les réunit tous devient une sorte d’assemblée de famille, à laquelle on peut demander des conseils ou des consolations. Écoutez-les parler, les uns avec enjouement, les autres avec gravité ; tous vous diront, en bons termes, ce qu’il faudrait que vous fissiez pour être sage et heureux. Ils vous instruisent en vous récréant, et, sans se lasser jamais, répandent sur vous des trésors inappréciables de douce morale et de saine philosophie ; ceux même qui ne peuvent vous convaincre font entendre à votre oreille des sons harmonieux, dont les combinaisons savantes vous émeuvent comme le ferait une musique délicieuse. Ainsi rassemblés, ces auteurs forment une société choisie, composée des gens que vous aimez le mieux. Discrets et spirituels, ils parlent quand on le désire, se taisent quand on le veut ; jamais incommodes et toujours complaisants. Plusieurs d’entre eux se sont fait connaître à vous dès votre entrée dans la vie ; les autres seulement à la maturité de l’âge, ou même dans la vieillesse. Ceux-ci vous ont laissé passer sur la terre sans rien perdre de leur éternelle jeunesse ; ceux-là vous permettent de deviner que le temps a marché pour eux, comme il a marché pour vous. Ce sont ces changements que je veux essayer de constater…. »  ↩