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Mot-clé : « Descartes »

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Le Livre, tome II, p. 188-204

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 188.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 188 [204]. Source : Internet Archive.

Descartes (1596-1650), de son côté, reconnaît que « la gentillesse des fables réveille l’esprit,… que la poésie a des délicatesses et des douceurs très ravissantes[188.1]…. »

Élevant et étendant le débat, Turgot (1727-1781) affirme, lui, que « les auteurs de romans ont répandu dans le monde plus de grandes vérités que toutes les autres classes réunies[188.2] ».

Turgot, en émettant cet avis, que d’aucuns pourront trouver hyperbolique, songeait certainement à l’auteur de Don Quichotte, à celui de Gil Blas, à celui de Clarisse Harlowe, à celui de Candide et de Zadig, à celui de la Nouvelle Héloïse, etc. Quoi qu’il en soit, un juge des plus éclairés et des plus compétents en la question, le grand liseur et grand lettré Doudan, à qui j’ai fréquemment recours[188.3], n’est pas loin de partager l’opinion de Turgot : « … C’est pourtant par les bons romans que la France, l’Angleterre et l’Allemagne ont été en partie civilisées. Ils ont plus contribué que toutes les prédications pédantesques à faire passer dans la masse des hommes des étincelles d’esprit poétique ; ils ont

[II.204.188]
  1.  Discours de la Méthode, p. 12. (Paris, Didot, 1884 ; in-18.)  ↩
  2.  Ap. Albert Collignon, la Vie littéraire, p. 321.  ↩
  3.  C’est Doudan, ainsi que nous l’avons vu (p. 57), qui, n’aimant pas à lire « ces livres à surprises, le dos tourné, comme un condamné qu’on mène sur une charrette à l’échafaud, » allait droit au dénouement et commençait la lecture des romans par la fin.  ↩

Le Livre, tome I, p. 289-313

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 289.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 289 [313]. Source : Internet Archive.

Le Livre, tome I, p. 128-152

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 128.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 128 [152]. Source : Internet Archive.

bibliothèques publiques et privées[128.1], est d’avis qu’ « il y a peu de dépenses, de profusions, je dirais même de prodigalités plus louables que celles qu’on fait pour les livres, lorsque en eux on cherche un refuge, les voluptés de l’âme, l’honneur, la pureté des mœurs, la doctrine et un renom immortel[128.2] ».

En vrai sage et très judicieusement, Gassendi (1592-1656) avait coutume de dire que, « dans le monde, la part des gens de lettres est encore la meilleure, parce qu’ils n’ont pas le loisir de s’ennuyer, ni même de se plaindre de tout ce qui afflige les autres jusqu’au fond de l’âme[128.3] ».

Au début de son Discours de la Méthode[128.4], Descartes (1596-1650) fait cette remarque : « La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées….

« Mais, continue-t-il, je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens, et à leurs histoires et à leurs fables. Car c’est quasi le même de converser avec

[I.152.128]
  1.  Musei, sive bibliothecæ tam privatæ quam publicæ exstructio, instructio, cura, usus…. (Lugduni, 1635. In-4.)  ↩
  2.  Ap. Mouravit, le Livre et la Petite Bibliothèque d’amateur, pp. 65-66.  ↩
  3.  Ap. Sainte-Beuve, op. cit., t. XIV, p. 122.  ↩
  4.  Pages 12 et 13 (Paris, Didot, 1884. In-18).  ↩