elle avait commencé de lire un livre, si long qu’il fût, elle ne le laissait ni ne s’arrêtait jamais jusqu’à ce qu’elle en eût vu la fin ; « et bien souvent en perdoit le manger et le dormir[127.1] ».
Le chancelier François Bacon (1561-1626), l’auteur du Novum Organum, De la dignité et de l’accroissement des sciences humaines, etc., disait[127.2] que « lire, c’est converser avec les sages » ; et il a fait, sur les livres, les ingénieuses et judicieuses comparaisons suivantes : « Les bibliothèques sont comme ces châsses où se conservent et reposent les reliques de tous les vieux saints, mais, cette fois, sans tromperie et sans imposture…. Si l’invention du vaisseau qui porte d’un endroit à un autre endroit les richesses et les agréments de la vie, qui associe les régions les plus éloignées les unes des autres dans la participation de leurs divers produits, passe pour une invention si noble, combien plus doit-on exalter les livres, qui, comme les navires, traversent les vastes mers du temps, et qui font participer les âges les plus lointains à la sagesse, aux lumières, aux découvertes les uns des autres[127.3]. »
Le jésuite bibliographe Claude Clément, Claudius Clemens (1594-1642), auteur d’un traité sur la construction, le rangement et le fonctionnement des
- Ap. Sainte-Beuve, op. cit., t. VI, p. 189. ↩
- Ap. Fertiault, les Amoureux du livre, p. 176. ↩
- Ap. Id., ibid. ↩