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Le Livre, tome III, p. 145-159

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 145.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 145 [159]. Source : Internet Archive.

Rolin Thierry (1588) : trois Épis de riz (tiers riz) ;

Geoffroy Tory (1512) : un Pot cassé[145.1] ;

Michel Vascosan (1530) : une Presse typographique ;

Antoine Vérard (1498) : un Écusson fleurdelisé supporté par deux anges ;

Pierre Vidoue ou Vidove (1510) : la Fortune sous les traits d’une femme, avec cette devise : Audentes juvo[145.2] ;

Simon Vostre (1491) : deux Léopards à tête de lévrier.

Etc., etc.[145.3].

[III.159.145]
  1.  « Geoffroy Tory… naquit à Bourges. Vers 1480…. La première de ses éditions nous donne la date de 1512. Il avait adopté comme marque de fabrique un vase dans lequel est tombé un toret de graveur [toret, s. m., instrument servant à percer : Frédéric Godefroy, Lexique de l’ancien français], en le fracassant en partie, et la devise Non plus. » (Léon Gruel, Conférences sur la reliure et la dorure des livres, p. 46.)  ↩
  2.  Cf. Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 749 ; et Paul Lacroix, Édouard Fournier et Ferdinand Seré, op. cit., p. 93.  ↩
  3.  Outre les ouvrages d’Ambroise Firmin-Didot, de Jacques-Charles Brunet, d’Anatole Claudin, et de Paul Lacroix, Édouard Fournier et Ferdinand Seré, mentionnés en notes dans le cours de la liste ci-dessus, cf. L.-C. Silvestre, Marques typographiques ou Recueil des monogrammes, chiffres, enseignesdes libraires et imprimeurs qui ont exercé en France depuis l’introduction de l’imprimerie, en 1470, jusqu’à la fin du xvie siècle (Paris, Potier, 1853-1865 ; in-8) ; — et Paul Delalain, Inventaire des marques d’imprimeurs et de libraires de la collection du Cercle de la librairie (Paris, Cercle de la librairie, 1886-1888 ; in-8).  ↩

Le Livre, tome III, p. 142-156

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 142.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 142 [156]. Source : Internet Archive.

Josse Bade, d’Asch, près de Bruxelles (1529) : une Presse typographique (Prelum ascensianum, la presse ascensienne, c’est-à-dire d’Asch) ;

Cardon, de Lyon (1610) : un Chardon ;

Sébastien Chapelet (1630) : un Chapelet ;

Nicolas Chesneau (1574) : un Chêne ;

Simon de Colines (1520) : deux Lapins (en vieux français : conil, lapin), ou encore le Temps avec sa faux ;

Corbon (1613) : un Cœur bon, avec cette devise : Ego dormio, et cor meum vigilat[142.1] ;

Gilles Corrozet (1536) : une Rose dans un Cœur ;

Gillet Couteau (1520) : des Couteaux ;

Étienne Dolet (1509-1546) : une Doloire (sorte de hachette) ;

Jehan du Moulin (1519) : un Moulin entre deux licornes ;

Jean du Pré, de Lyon (1487) : ses initiales[142.2] ;

Guillaume du Puy (1504) : un Puits, « le puits de Jacob », avec Jésus-Christ d’un côté et la Samaritaine de l’autre[142.3] ;

Les Elzevier, de Hollande (le plus ancien est

[III.156.142]
  1.  Cf. Ambroise Firmin-Didot, op. cit., col. 815.  ↩
  2.  Cf. Anatole Claudin, Histoire de l’imprimerie en France, t. III, p. 470.  ↩
  3.  Cf. Jacques-Charles Brunet, Manuel du libraire, t. V, col. 1668.  ↩

Le Livre, tome II, p. 301-317

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 301.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 301 [317]. Source : Internet Archive.

exclusivement, — Plutarque, Montaigne et Locke, qu’on a dit avec raison « que le fond des idées de l’Émile est tout entier dans ces trois écrivains[301.1] ».

Nous avons vu le roi Charles X manifester, tout comme Henri IV, son peu de goût pour la lecture[301.2], et entendu la maréchale Lefebvre proclamer qu’elle n’était point du tout lisarde[301.3].

Charles Nodier nous a prévenus que l’amour des livres devenait de plus en plus rare[301.4] : « Aujourd’hui l’amour de l’argent a prévalu : les livres ne portent point d’intérêt…. Nos grands seigneurs de la politique, nos grands seigneurs de la banque, nos grands hommes d’État, nos grands hommes de lettres, sont généralement bibliophobes. »

« Nos grands hommes de lettres » : oui, si étrange, incroyable et inconcevable que la chose puisse paraître, parmi les ennemis des livres et des Lettres,

[II.317.301]
  1.  L’abbé Morellet, ap. Peignot, Manuel du bibliophile, t. I, p. 314.  ↩
  2.  Supra, t. I, p. 125. Ce qui n’empêcha pas, notons-le pour rester impartial, le roi Charles X, alors qu’il n’était que comte d’Artois, de « signaler son goût pour les lettres » en faisant imprimer à ses frais, par Ambroise Didot, de 1780 à 1784, une collection d’ouvrages français tout à fait remarquable. « Il était difficile que la typographie produisit rien de plus joli que ces soixante-quatre petits volumes, que l’on placera toujours parmi les chefs-d’œuvre des Didot. » (J.-C. Brunet, Manuel du libraire, t. II, col. 137, art. Collection.)  ↩
  3.  Supra, ibid.  ↩
  4.  Cf. supra, chap. iv, p. 142, n. 1.  ↩

Le Livre, tome II, p. 229-245

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 229.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 229 [245]. Source : Internet Archive.

collections de livres qui existât, s’éteignit de même dans sa bibliothèque. C’était quelque temps après la mort de sa femme, qu’il chérissait. Très malade, moribond, il s’était fait transporter au milieu de ses livres, avait pris entre ses mains un volume particulièrement aimé de sa défunte compagne, et il le feuilletait, le contemplait, quand la mort vint lui clore les yeux[229.1].

Jacques-Charles Brunet (1780-1867), l’auteur du Manuel du libraire, mourut pareillement, assis dans son fauteuil, au milieu de ses livres, après une longue vie, toute consacrée à l’étude et au travail. Il pouvait se dire et disait de lui-même : « … Si le caractère et l’esprit ont été souvent dominés par le tempérament ; si, par conséquent, je suis resté un homme médiocre, je ne dois pas regarder cela comme un malheur, puisque j’ai été préservé de l’ambition, qui trop souvent tourmente les esprits plus brillants et plus ardents que le mien, et que, satisfait d’une modeste fortune, fruit de travaux utiles, j’ai pu jouir d’une douce indépendance, et couler des jours paisibles, au milieu des agitations qui ont renversé, à côté de moi, tant d’existences en apparence dignes d’envie[229.2] ».

C’est dans sa bibliothèque aussi que mourut le col-

[II.245.229]
  1.  Fertiault, op. cit., p. 28 ; et Drames et Cancans du livre, p. 263.  ↩
  2.  Firmin Maillard, op. cit., pp. 137-138.  ↩

Le Livre, tome I, p. 267-291

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 267.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 267 [291]. Source : Internet Archive.

Benjamin Franklin (1706-1790), dans sa jeunesse, faisait de Xéno­phon[267.1] sa lecture favorite.

Louis XVI (1754-1793) venait de monter sur le trône (en 1774) lorsqu’il lui tomba sous la main un livre, « alors extrêmement rare[267.2] », intitulé Directions pour la conscience d’un roi, par Fénelon. Il dévore cet ouvrage, qui renferme un abrégé des devoirs des rois, et le trouve si à son goût qu’il décide non seulement de le prendre désormais pour guide de ses actions, mais encore de le faire réimprimer et de le répandre le plus possible. En effet, la réimpression eut lieu, et l’éditeur mit sur le titre cette formule : Du consentement exprès du Roi.

La lecture favorite de la reine Marie-Antoinette (1755-1793), alors qu’elle était enfermée à la Conciergerie, était celle des Voyages du capitaine Cook, que le concierge lui avait pro­curés[267.3].

Mme Roland (1754-1793), au début de ses Mémoires particuliers, nous parle en détail de sa passion pour la lecture, pour Plutarque surtout, « le

[I.291.267]
  1.  Et des Vies de Plutarque aussi : cf. supra, p. 173.  ↩
  2.  Peignot, op. cit., t. I, p. 370. Cet ouvrage a paru originairement sous le titre de : Éducation royale ou examen de conscience pour un prince. (Cf. Brunet, Manuel du libraire.) Il porte aujourd’hui le titre de : Examen de conscience sur les devoirs de la royauté, et se trouve dans le tome IV, pp. 340-366, des Œuvres choisies de Fénelon (Paris, Hachette, 1862 ; in-18) et tome III, pp. 335-351 des Œuvres de Fénelon (Paris, Didot, 1878 ; in-8).  ↩
  3.  Peignot, op. cit., t. I, pp. 377-378.  ↩

Le Livre, tome I, p. 176-200

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 176.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 176 [200]. Source : Internet Archive.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 177.
Pour suite de note : Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 177 [201]. Source : Internet Archive.

V. Époque contemporaine

Un des hommes de notre temps qui ont le mieux connu les livres, qui en ont le mieux parlé, et ont le plus fait pour en répandre la connaissance et l’amour, c’est Gabriel Peignot (1767-1849) : son érudition, son jugement, son goût, sa méthode et sa puissance de travail, son ordre, sa clarté, toutes ses excellentes qualités sont aujourd’hui unanimement consta­tées[176.1].

[I.200.176]
  1.  Il n’en a pas toujours été ainsi. Voir, dans le Manuel du libraire de J.-C. Brunet, l’article Peignot : « Les productions bibliographiques de Peignot, quoiqu’elles soient un peu trop superficielles…. Au reste, toujours modeste dans ses écrits (conclut néanmoins Brunet), toujours rempli d’indulgence pour ceux des autres, cet estimable homme de lettres a dû rencontrer plus d’amis que de censeurs ; et d’ailleurs, il est juste de le reconnaître, ses ouvrages ont beaucoup servi à populariser la bibliographie. » Voir aussi l’article Peignot dans la Biographie universelle de Michaud : « On pourrait désirer aussi que Peignot eût souvent été plus sévère dans le choix de ses matériaux…. Du reste, la bonne foi et l’absence de prétention sont chez lui des qualités incontestables et précieuses. » « M. Peignot, l’un des plus savants et laborieux bibliographes de ce siècle. » (Quérard, la France littéraire, t. VII, p. 10.) « M. Peignot est un des savants qui ont le mieux mérité de la science bibliographique. » (Renouard, Catalogue d’un amateur, t. IV, p. 214.) « Ce judicieux Traité du choix des livres, de Peignot… ouvrage qui devrait être connu de tous ceux qui se vouent à la culture intellectuelle…. » (Mouravit, le Livre et la Petite Bibliothèque d’amateur, p. 109.) « Peignot a été le bibliographe le plus savant de ce siècle. Son érudition était immense. (Larousse, Grand Dictionnaire.) Etc. — On trouve dans les Curiosités de l’histoire des arts de P. L. Jacob, Notice sur le parchemin et le papier, p. 1 (Paris, Delahays, 1858), une note singulière, et que je signale ici, en raison même de cette étrangeté : « Nous n’hésitons pas, dit le bibliophile Jacob, à réimprimer sous notre nom quelques pages que nous avons publiées dans un grand ouvrage collectif [les Beautés du moyen âge et de la Renaissance (mœurs et arts), par MM. Émile Bégin, Champollion-Figeac, Depping, etc. (Parchemin, Papier), sans pagination ; Paris, à l’Administration du moyen âge et de la Renaissance, 5, rue du Pont-de-Lodi, s. d.] sous le nom du savant Gabriel Peignot, avec son autorisation formelle, en nous aidant de ses ouvrages, il est vrai, et en leur empruntant des passages textuels. Ç’a été de la part de l’illustre bibliographe une marque d’estime et de confiance que de nous permettre de lui attribuer un travail qu’il n’avait pas même revu ; nous ne croyons pas devoir plus longtemps lui laisser, après sa mort, la responsabilité de notre œuvre. » Tout ce que l’on peut dire, en réponse à cette réclamation en reprise de possession, c’est : 1º qu’il est regrettable qu’elle ne se soit pas formulée du vivant de « l’illustre bibliographe » co-intéressé ; 2º que de telles substitutions, fraudes et manigances n’étaient nullement dans les habitudes de l’honnête, laborieux et scrupuleux Peignot.  ↩