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Mot-clé : « Bollioud-Mermet »

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Le Livre, tome III, p. 121-135

Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 121.
Albert Cim, Le Livre, t. III, p. 121 [135]. Source : Internet Archive.

avoir toujours dans sa poche, afin de les consulter ou de les relire à volonté, tels que certains manuels, guides, indicateurs, etc., ou des chefs-d’œuvre comme les Fables de La Fontaine, les Odes d’Horace, les Satires de Regnier, le Théâtre de Molière ou de Racine, etc.

A ce propos, le sagace bibliographe Mouravit fait, d’après Bollioud-Mermet, dit-il[121.1], la remarque suivante sur le choix des formats et leur parfaite convenance, leur mise en harmonie avec l’ouvrage que le volume renferme : « Les recherches savantes de l’érudition se trouvent à l’aise dans l’in-folio ; la pensée du philosophe, le récit de l’historien, demandent la majestueuse gravité de l’in-quarto ou de l’in-octavo ; le poète, les esprits humoristes, se plaisent dans le charmant in-douze, l’in-dix-huit si coquet, le gracieux in-trente-deux ; un livre de prédilection empruntera les sveltes proportions de ces minces formats[121.2] ».

M. Émile Leclerc résume ainsi, de son côté, l’emploi des formats :

« L’in-plano n’est guère employé que pour les

[III.135.121]
  1.  Cf. Bollioud-Mermet, De la bibliomanie, pp. 48-49. Cette référence est indiquée par M. Gustave Mouravit ; mais il est à noter que le texte de l’opuscule de Bollioud-Mermet, en cet endroit ou ailleurs, ne se rapproche que bien vaguement de la remarque et des excellentes considérations sur le choix et la convenance des formats, formulées par l’auteur du Livre et la Petite Bibliothèque d’amateur ↩
  2.  Gustave Mouravit, op. cit., pp. 196-197.  ↩

Le Livre, tome II, p. 103-119

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 103.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 103 [119]. Source : Internet Archive.

de justesse : « Ce qui a échappé à une première lecture se découvre dans une seconde. D’ailleurs, le caractère distinctif des meilleurs ouvrages est une sorte de fécondité lumineuse qui semble s’y reproduire sans cesse, et qui offre aux esprits contemplatifs et pénétrants des principes inépuisables, des idées toujours nouvelles. On ne se lasse jamais de ce qui est beau, parce qu’il a toujours droit de plaire. Ainsi, une lecture exquise et instructive ne saurait être trop répétée. On ne sent jamais mieux son prix que lorsqu’on y revient souvent[103.1]. »

Et ailleurs[103.2] :

« L’homme ne peut pas tout apprendre ni tout approfondir. Son intelligence n’est pas universelle ; ses talents sont bornés dans leur nombre comme dans leur étendue. Il ne devient savant qu’à force de temps et de travail ; et encore sa vie est trop courte pour qu’il puisse arriver à quelque perfection dans une seule science. Il faut donc qu’il opte entre plusieurs talents ; ou plutôt qu’il s’attache à celui qui se manifeste en lui par l’indication rarement trompeuse de la nature, et, par conséquent, qu’il se détermine à un plan de lectures conforme à son goût particulier, au caractère de son génie, à ses facultés, à son état, et au genre de connaissances qu’il peut acquérir. »

[II.119.103]
  1.  Bollioud-Mermet, op. cit., p. 98.  ↩
  2.  Id., op. cit., pp. 62-63.  ↩

Le Livre, tome II, p. 102-118

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 102.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 102 [118]. Source : Internet Archive.

contient environ sept cent mille hommes, qu’on ne peut vivre avec tous, et qu’on choisit trois ou quatre amis. Ainsi, il ne faut pas plus se plaindre de la multitude des livres que de celle des citoyens. »

C’est ce qui faisait dire au bibliographe Bollioud-Mermet (1709-1793)[102.1] : « Il en est des livres comme des amis. Les bons sont rares, mais quand même ils seraient tous excellents, penserait-on qu’il fût expédient d’en avoir beaucoup, et possible de les tous cultiver ? On ne s’attacherait intimement à aucun, » etc. Après avoir conseillé de relire souvent les meilleurs livres, les chefs-d’œuvre de l’esprit humain, le même écrivain, que Jules Richard appelle sans raison « un des hommes les plus ennuyeux du xviiie siècle[102.2] », continue par ces considérations pleines d’à-propos et

[II.118.102]
  1.  Essai sur la lecture, pp. 73-74. (Lyon, Duplain, 1765.)  ↩
  2.  Jules Richard, l’Art de former une bibliothèque, p. 107.  ↩

Le Livre, tome I, p. 171-195

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 171.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 171 [195]. Source : Internet Archive.

cher ensemble et de n’avoir mal ni à l’âme ni au corps », écrit l’aimable et sage Ducis (1735-1816)[171.1], précisément à Bernardin de Saint-Pierre.

C’est Ducis encore qui, d’accord avec sa devise : Bene vixit qui bene latuit, disait[171.2] : « La solitude est plus que jamais pour mon âme ce que les cheveux de Samson étaient pour sa force corporelle ».

L’âpre moraliste Chamfort (1741-1794) déclare qu’ « il faut vivre, non avec les vivants, mais avec les morts, » c’est-à-dire avec les livres[171.3]. C’est lui

[I.195.171]
  1.  Lettre du 6 pluviôse an XII, Lettres de Ducis, édit. Paul Albert, p. 163. (Paris, Jousset, 1879.)  ↩
  2.  Lettre du 22 ventôse an XII, op. cit., p. 169 ; et lettre du 2 avril 1815, op. cit., p. 376. Cf. aussi Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, t. IV, p. 384.  ↩
  3.  Dialogue XXIV (Œuvres choisies, t. I, p. 184. Paris, Dubuisson, Bibliothèque nationale, 1866. 3 vol. in-16). Cf. la réponse de L’oracle à Zénon le stoïcien sur le meilleur genre de vie et la règle capitale de conduite à adopter : « Converse avec les morts » (avec les livres). Et, selon le conseil du bibliographe lyonnais Bollioud-Mermet (1709-1793) (Essai sur la lecture, p. 124 ; Lyon, Duplain, 1765) : « Que le commerce des morts nous apprenne à converser avec les vivants ». « … Accoutumons-nous de bonne heure à connaître le prix de la lecture, à l’aimer, à la goûter, à la faire fructifier en nous, dit encore Bollioud-Mermet. (Ibid.) Consacrons-lui notre loisir. Comprenons que l’état de l’homme oisif et sans étude est une privation de vie, une sorte de sépulture : « Otium sine litteris mors est, et hominis vivi sepultura ». (Sénèque, Epistolæ, 82.) Ne bornons pas notre zèle à une spéculation vaine et stérile…. Que le bon usage des livres justifie le choix que nous en aurons fait ; et que la doctrine saine que nous y puiserons soit toujours la base de nos maximes, le principe de nos actions, la règle enfin de nos devoirs, de nos mœurs et de notre conduite. »  ↩