Le Livre, tome II, p. 225-241
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 14 h 01 - XI. Bibliomanes et bibliolâtres - Lien permanent
Au milieu des troubles de la Ligue, le docte médecin Jacques Goupil ou Gopile (….-1564), professeur de botanique à Paris, voit sa bibliothèque mise au pillage, et il en meurt de désespoir[225.1].
Le publiciste et libraire Colnet du Ravel (1768-1832), l’auteur de l’Art de dîner en ville, à l’usage des gens de lettres, succomba de même au chagrin qu’il ressentit en voyant « flotter sur la Seine les livres de l’Archevêché », après le sac de cet édifice, livres qu’il avait été chargé jadis, par le cardinal Fesch, de mettre en ordre, et dont il avait rédigé le catalogue[225.2].
Le philologue strasbourgeois et helléniste passionné Richard Brunck (1729-1803), que des revers de fortune obligèrent, en 1791, à se défaire d’une partie de sa bibliothèque, et qui dut recourir, en 1801,
- Michaud, Biographie universelle, art. Goupil ; et Mouravit, op. cit., p. 389 ; « … Jacques Gopile, le docte médecin du xvie siècle, dont Scévole de Sainte-Marthe a compris l’éloge dans le premier livre de ses charmantes petites notices, datées, à Poitiers, de 1598. » ↩
- Larousse, op. cit. C’est le brave et spirituel Colnet, surnommé « l’Ermite de Belleville », connu de tout Paris pour sa sobriété et pour « ne jamais dîner en ville ». qui répliqua, tout en mangeant sur le coin d’une table, — un jour que le riche et peu scrupuleux Étienne, de l’Académie française, tentait de l’amener à trafiquer de sa plume, et lui disait : « Mais comment pouvez-vous vivre avec d’aussi chétifs gains que les vôtres ? Comment faites-vous ? — Vous voyez, monsieur Étienne, voilà comment je m’y prends : je dîne de deux œufs durs. » (Cf. Tenant de Latour, Mémoires d’un bibliophile, p. 330.) ↩