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Le Livre, tome II, p. 041-057

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 041.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 041 [057]. Source : Internet Archive.

dans un galetas, où il se livrait en toute sécurité à ce plaisir délicieux.

« Dès l’âge de dix ans, il avait en germe cette passion de lecture qui devint plus tard si ardente. Tous ses biographes s’accordent à lui reconnaître ce précoce et secret penchant pour les livres. Il les aimait d’autant plus qu’il fallait les lire en cachette et qu’il avait bien de la peine à les découvrir. Dès qu’il put sortir seul, un de ses premiers actes d’indépendance fut d’en acquérir pour lui-même, en toute propriété. Un louis d’or de vingt-quatre livres, lentement amassées, était toute sa fortune d’enfant. Il l’échangea contre les œuvres complètes de Florian, et il faut lire dans les souvenirs de son jeune camarade, M. R. Colomb, le récit des sensations délicieuses que leur firent éprouver la lecture d’Estelle, Galatée, Gonzalve, Numa ! etc. »

Dans ses Confidences[041.1], Lamartine (1790-1869) parle en termes aussi émus qu’émouvants de ses premières lectures : « … Mon père tient un livre dans la main. Il lit à haute voix. J’entends encore d’ici le son mâle, plein, nerveux et cependant flexible de cette voix qui roule en larges et sonores périodes, quelquefois interrompues par les coups du vent contre les fenêtres. Ma mère, la tête un peu penchée, écoute en rêvant. Moi, le visage tourné vers mon père et le bras ap-

[II.057.041]
  1.  Livre III, iv, pp. 52-53 ; livre IV, vii, p. 73 ; livre VI, v, pp. 112-115. (Paris, Michel Lévy, 1855.)  ↩