Le Livre, tome II, p. 016-032
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 10 h 32 - I. La religion des lettres. Le grand diocèse - Lien permanent
le dévouement au vrai et le sentiment des sacrifices qu’on a faits pour lui. Ce témoignage, je le porterai haut et ferme sur ma tête au jugement dernier[016.1]. »
« Plût à Dieu, s’écrie ailleurs Renan[016.2], que j’eusse fait comprendre à quelques belles âmes qu’il y a dans le culte pur des facultés humaines et des objets divins quelles atteignent une religion tout aussi suave, tout aussi riche en délices, que les cultes les plus vénérables ! J’ai goûté dans mon enfance et dans ma première jeunesse les plus pures joies du croyant, et, je le dis du fond de mon âme, ces joies n’étaient rien, comparées à celles que j’ai senties dans la pure contemplation du beau et la recherche passionnée du vrai. Je souhaite à tous mes frères restés dans l’orthodoxie une paix comparable à celle où je vis depuis que ma lutte a pris fin et que la tempête apaisée m’a laissé au milieu de ce grand océan pacifique, mer sans vagues et sans rivages, où l’on n’a d’autre étoile que la raison, ni d’autre boussole que son cœur. »
Et la péroraison de la Prière sur l’Acropole : « … Un immense fleuve d’oubli nous entraîne dans un gouffre sans nom. O abîme, tu es le Dieu unique. Les larmes de tous les peuples sont de vraies larmes ; les rêves de tous les sages renferment une part de