Le Livre, tome I, p. 268-292

Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 268.
Albert Cim, Le Livre, t. I, p. 268 [292]. Source : Internet Archive.

Plutarque de Dacier. Je goûtai ce dernier ouvrage plus qu’aucune chose que j’eusse encore vue, même d’histoires tendres qui me touchaient pourtant beaucoup…. Plutarque semblait être la véritable pâture qui me convînt. Je n’oublierai jamais le carême de 1763 (j’avais alors neuf ans), où je l’emportais à l’église en guise de Semaine sainte. C’est de ce moment que datent les impressions et les idées qui me rendaient républicaine, sans que je songeasse à le devenir[268.1]. »

L’impératrice de Russie Catherine II (1729-1796) aimait le Plutarque d’Amyot, le Tacite d’Amelot de la Houssaye, et Montaigne. « Je suis une Gauloise du Nord, disait-elle au prince de Ligne[268.2] ; je n’entends que le vieux français ; je n’entends pas le nouveau. J’ai voulu tirer parti de vos messieurs les gens d’esprit en istes (les encyclopédistes et les économistes), je les ai essayés, j’en ai fait venir, je leur ai quelquefois écrit, ils m’ont ennuyée et ne m’ont pas entendue. Il n’y avait que mon bon protecteur Voltaire. Savez-vous que c’est lui qui m’a mise à la mode ? Il m’a bien payée du goût que j’ai pris toute ma vie à le lire, et il m’a appris bien des choses en m’amusant. » Parmi les romans, Catherine choisissait ceux de Le Sage. Elle aimait Molière et Cor-

[I.292.268]
  1.  Mme Roland, Mémoires, t. III, p. 27. (Paris, Bibliothèque nationale, 1869.)  ↩
  2.  Ap. Peignot, op. cit., t. I, pp. 379-380.  ↩

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