Le Livre, tome I, p. 259-283
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 04 h 43 - I. Prédilections particulières pour certains livres et certains auteurs - Lien permanent
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) nous conte, dans ses Confessions[259.1], qu’après avoir commencé par lire des romans, en compagnie de son père, il s’attacha tout particulièrement à Plutarque : « Le plaisir que je prenais à le relire sans cesse me guérit un peu des romans ; et je préférai bientôt Agésilas, Brutus, Aristide, à Orondate, Artamène et Juba ».
Plus tard, entre vingt et trente ans, Jean-Jacques affectionna tout particulièrement les livres « qui mêlaient la dévotion aux sciences…. Tels étaient particulièrement ceux de l’Oratoire et de Port-Royal. Je me mis à les lire, ou plutôt à les dévorer. Il m’en tomba dans les mains un du Père Lamy, intitulé Entretiens sur les sciences. C’était une espèce d’introduction à la connaissance des livres qui en traitent. Je le lus et le relus cent fois ; je résolus d’en faire mon guide[259.2]. »
- Partie I, livre I (t. V, p. 316. Paris, Hachette, 1864). Cf. infra, t. II, chap. ii, Premières Lectures. ↩
- Confessions, I, VI ; t. V, p. 477. Malgré ces assertions, Jean-Jacques, comme nous le verrons plus loin (t. II, chap. iv et xi), n’a jamais été grand liseur. « Je hais les livres, ils n’apprennent qu’à parler de ce qu’on ne sait pas. » (Émile, livre III ; t. I, p. 563.) ↩