Le Livre, tome I, p. 234-258
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 04 h 18 - I. Prédilections particulières pour certains livres et certains auteurs - Lien permanent
était, disait-il, tenté de brûler tous ses ouvrages.
Grotius (1580-1645) avait toujours un exemplaire de Lucain dans sa poche, et, raconte Gui Patin, « il le baisait plusieurs fois le jour ». Consulté par M. Dumaurier, ambassadeur de France en Hollande, sur les livres qu’il devait lire et étudier de préférence, Grotius lui indiqua les suivants : l’Ecclésiaste et le livre De la Sagesse ; les Vers dorés de Pythagore ; toutes les œuvres de Platon ; la Rhétorique et la Politique d’Aristote ; les Harangues de Démosthène ; les Fragments de Théognis et de Phocylide[234.1] ; les tragédies d’Euripide ; les Caractères de Théophraste ; les comédies de Térence ; les Offices et les Oraisons de Cicéron ; les écrits de Salluste ; les Épîtres d’Horace ; le Manuel d’Épictète ; les œuvres philosophiques de Sénèque ; les tragédies de Sénèque ; les Opuscules de Plutarque ; les écrits d’Hiéroclès, d’Arrien, de Dion Cassius[234.2] ; l’ouvrage de
- Théognis (vie siècle av. J.-C.), le poète gnomique par excellence (gnomê, sentence). Phocylide de Milet, contemporain de Théognis : il est aussi « le type le plus complet du poète gnomique, un Pibrac grec, comme l’appelle M. Croiset ». (La Grande Encyclopédie.) Une traduction des Sentences de Théognis, de celles de Phocylide, ainsi que des Vers dorés de Pythagore, dues toutes les trois à Pierre-Charles Lévesque (1737-1812), se trouve dans le volume Moralistes anciens (Bibliothèque des philosophes et des historiens grecs ; Paris, Lefèvre, 1840 ; in-18). ↩
- Hiéroclès, philosophe grec de l’École néo-platonicienne, vivait à Alexandrie vers le milieu du ve siècle de notre ère ; il est l’auteur d’un Commentaire sur les vers dorés de Pythagore, d’un Traité de la Providence, etc. — Arrien (Flavius), historien grec, né vers l’an 105, a écrit la vie d’Alexandre le Grand (Anabase), un Manuel sur la philosophie d’Épictète, etc. — Dion Cassius, autre historien grec, né vers l’an 155, auteur d’une Histoire romaine, écrite dans la manière de Polybe, mais de moindre valeur. ↩