Le Livre, tome I, p. 173-197
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 03 h 17 - IV. De l’avènement de Louis XIV jusqu’au XIXᵉ siècle - Lien permanent
« des livres, une masse de livres, » et le peintre dut représenter le petit homme tenant un gros volume ouvert sur ses genoux, pendant que l’index de sa main droite montrait une pile d’ouvrages entassés à ses pieds. »
L’historien Gibbon (1737-1794), qui avait puisé, dès l’enfance, auprès d’une de ses tantes, un irrésistible amour de la lecture, disait plus tard qu’il n’échangerait pas cette passion « pour les trésors de l’Inde[173.1] ».
Benjamin Franklin (1706-1790) manifesta, lui aussi, dès son bas âge, un goût très vif pour la lecture. Les quelques livres que possédait son père étaient surtout des ouvrages de polémique religieuse ; il les lut ; il lut surtout les Vies de Plutarque, qui, par hasard, s’y trouvaient mêlées. Il acheta ensuite quelques volumes de voyages ; un peu plus tard, un tome dépareillé du Spectateur d’Addison lui tomba sous la main et lui servit de modèle de style. A douze ans, Benjamin Franklin était apprenti imprimeur chez un de ses frères, et il devait y rester jusqu’à vingt et un ans. « Son
- Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. VIII, p. 436 ; et Lubbock, le Bonheur de vivre, p. 61. On trouve, dans ce dernier ouvrage, chap. iii et iv, et dans le volume de M. B.-H. Gausseron, mentionné plus haut, Bouquiniana, notes et notules d’un bibliologue (Paris, Daragon, 1901), de nombreuses pensées et anecdotes sur les livres et la lecture, glanées de préférence parmi les écrivains anglais. ↩