Le Livre, tome I, p. 043-067
Par Albert Cim le 22 oct. 1905, 01 h 07 - I. Antiquité - Lien permanent
livres pieux, et en forma une importante collection à Constantinople. L’empereur Julien dit l’Apostat (331-363) voulut supprimer cette bibliothèque, ce qui ne l’empêcha pas d’en fonder deux autres, l’une aussi à Constantinople, et l’autre à Antioche ; sur le frontispice de ces établissements il avait fait graver cette sentence, officiel aveu de sa constante passion pour les livres : « Alii quidem equos amant, alii aves, alii feras ; mihi vero a puerulo mirandum acquirendi et possidendi libros insedit desiderium[043.1] ».
« Ces collections publiques ne durent pas peu contribuer à entretenir chez les particuliers l’amour des livres. Déjà, du temps de Sénèque, le luxe des bibliothèques était poussé à Rome à un degré inimaginable. Une bibliothèque était regardée dans une maison comme un ornement nécessaire ; aussi en trouvait-on jusque chez les gens qui savaient à peine lire, et [certaines étaient] si considérables que la lecture des titres des livres aurait seule rempli la vie du propriétaire[043.2]. C’est vers ce temps que vint à Rome le grammairien Épaphrodite de Chéronée, qui ramassa jusqu’à trente mille volumes de choix. Plus tard, Sammonicus Severus, précepteur de Gordien
- Diderot, Encyclopédie, art. Bibliothèque, Œuvres complètes, t. XIII, pp. 446-447. « Les uns aiment les chevaux, d’autres les oiseaux, d’autres les bêtes sauvages ; moi, dès l’enfance, j’ai été saisi d’un prodigieux désir d’acheter et de posséder des livres. » ↩
- Sénèque, De la tranquillité de l’âme, ix . Cf. supra, pp. 16-17. ↩