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Le Livre, tome II, p. 197-213

Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 197.
Albert Cim, Le Livre, t. II, p. 197 [213]. Source : Internet Archive.

comme l’artillerie a tué le courage et la force mus­culaire[197.1]. »

Sur cette concurrence faite au livre par le journal, M. Gabriel Hanotaux (1853-….) a publié, il y a quelques années[197.2], ces intéressantes considérations : « Le vrai concurrent du Livre, c’est le Journal. Et le Journal réussit parce qu’il est très bon marché. La démocratie veut le Livre à bas prix, comme elle veut le vin à bas prix. Le remède à toutes les « méventes » est là…. Donc, à l’avenir, selon moi, deux sortes de livres : le livre de luxe, parfait, soigné, caressé, avec des reliures exquises, des gravures splendides ; en un mot, le livre d’amateur, tiré à petit nombre. Et, d’autre part, le livre très bon marché, le livre « populo », le livre à six sous, à cinq

[II.213.197]
  1.  Mais, à son tour, le journal est battu en brèche par des inventions nouvelles, par le téléphone et le phonographe notamment. « Tout lasse, tout passe, tout se transforme. Comme les typographes ont eu leur art modifié par le mécanisme, l’industrie des reporters sera bouleversée par les sciences nouvelles. Après les pataches, la locomotive ; après le gaz, l’arc voltaïque. Les journaux à dépêches ne seront bientôt plus que de l’antiquaille. Place aux phonographes ! place aux téléphones ! Déjà le téléphone rend mille services…. Le journalisme se sera si bien perfectionné qu’il n’y aura plus de journalisme. Il aura cessé d’être la langue indispensable. Le ceci tuera cela du poète aura trouvé une application de plus. Le Livre, d’après lui, a sapé le Monument ; le Journal a supplanté le Livre ; le Téléphone et le Phonographe supplanteront le Journal. » (Eugène Dubief, le Journalisme, pp. 84-86 ; Paris, Hachette, 1892 ; Bibliothèque des Merveilles.)  ↩
  2.  Le Journal, numéro du 29 octobre 1900.  ↩

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